PARAMARIBO, le 10 mars (Reuters) - L'Organisation des États américains a élu lundi le ministre des Affaires étrangères surinamais Albert Ramdin comme nouveau secrétaire général jusqu'en 2030, pour succéder au diplomate uruguayen Luis Almagro, marquant ainsi la première fois qu'un leader caribéen prend la tête de l'organisation.
Ramdin occupe le poste de plus haut diplomate du Suriname depuis 2020, et a précédemment été secrétaire général adjoint de l'OEA pendant deux mandats, de 2005 à 2015.
Dans un discours à l'Assemblée générale de l'OEA à Washington lundi, Ramdin a plaidé en faveur d'une plus grande unité régionale, du dialogue, du développement durable et de l'action face au changement climatique, qui affecte de manière disproportionnée les nations caribéennes endettées exposées à des catastrophes naturelles de plus en plus graves.
"Unissons nos forces et mobilisons nos capacités," a-t-il déclaré. "J'espère que vous êtes sur la même voie que moi, pour faire avancer les choses et non les régresser, unis et non divisés."
Le diplomate a déclaré qu'il chercherait à approfondir la coopération entre les sous-régions des Amériques et a souligné que la crise climatique "doit être correctement traitée, non seulement dans les agences de développement mais aussi dans le discours politique."
Son élection survient alors que les États-Unis secouent la région avec une série d'annonces de tarifs douaniers, le démantèlement de leur agence d'aide étrangère et des expulsions massives de migrants vers des pays tiers en Amérique latine.
Deuxième émetteur mondial de gaz à effet de serre, les États-Unis ont également réduit leurs actions et réglementations en matière de climat.
Les diplomates caribéens ont salué l'élection de Ramdin en tant que premier dirigeant de l'OEA issu de la région et exprimé l'espoir que sa nomination renforcerait la diversité et la représentation des petites nations des Caraïbes.
Bien que le Suriname soit situé sur le continent sud-américain, il entretient des liens diplomatiques plus étroits avec l'Organisation des États de la Caraïbe orientale.
Le président du Suriname, Chan Santokhi, a loué l'"assurance calme" de Ramdin en tant que conseiller de confiance et diplomate compétent.
Le pays s'est opposé aux sanctions de Washington contre le Venezuela et a soutenu le Guyana voisin dans un différend avec le Venezuela sur la région frontalière de l'Essequibo.
Le gouvernement vénézuélien a annoncé en 2017 qu'il entamerait un processus pour quitter l'OEA, mais l'organisation a depuis reconnu des représentants de l'opposition politique du pays. Il n'a actuellement aucun représentant à l'OEA basée à Washington.
Le chef actuel de l'OEA, Almagro, a félicité Ramdin et a promis une transition en douceur lorsque Ramdin prendra ses fonctions le 25 mai, le même jour où le Suriname tiendra des élections nationales.
"Peu de personnes arrivent à ce poste aussi bien préparées et conscientes des défis et des responsabilités," a déclaré Almagro.