BERLIN, 23 janvier (Reuters) - Des attaques violentes liées à des suspects étrangers en Allemagne, y compris une mercredi où l'attaquant a ciblé des enfants en bas âge, ont poussé les partis politiques à demander des mesures plus strictes sur la migration.
Voici ce que proposent les quatre principaux partis en tête des sondages avant les élections nationales du 23 février :
Les conservateurs de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et leur allié bavarois, la CSU, préconisent une position plus stricte en matière de migration, s'éloignant de la politique de porte ouverte d'Angela Merkel en 2015.
Friedrich Merz, le dirigeant de la CDU et favori actuel pour le poste de chancelier, a appelé jeudi à une refonte de la politique migratoire. Rompant avec les règles communes de l'UE, il a annoncé qu'il ordonnerait des contrôles frontaliers permanents dès le premier jour de sa chancellerie et augmenterait les détentions des "immigrants illégaux".
Le programme électoral de la CDU propose également la suspension des regroupements familiaux pour ceux bénéficiant d'une protection subsidiaire, l'externalisation des procédures d'asile vers des pays non membres de l'UE et la reprise des expulsions vers la Syrie et l'Afghanistan.
Dans son manifeste, le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Olaf Scholz affirme que la migration pourrait atténuer la pression d'une main-d'œuvre en déclin dans une société vieillissante.
Il se prononce contre la fermeture des frontières et le renvoi des réfugiés entrants, soulignant que les contrôles temporaires devraient être "l'exception absolue".
Cependant, après la récente attaque, Scholz a durci son discours, déclarant en avoir "assez" de tels actes de violence et appelant à des conséquences rapides.
Le parti soutient les expulsions volontaires des demandeurs d'asile déboutés et des procédures d'expulsion rapides et cohérentes pour les demandeurs d'asile criminels.
Il promet que les regroupements familiaux pour les personnes bénéficiant d'une protection subsidiaire se poursuivront, soulignant qu'il est crucial pour une intégration réussie.
Le SPD affirme que le Système d'Asile Européen Commun (SAEC), prévu pour entrer en vigueur en 2026, est une manière de garantir un traitement équitable des réfugiés indépendamment du pays de demande.
AfD
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD), parti d'extrême-droite avec une plateforme anti-immigration et anti-Islam, appelle au retrait de l'Allemagne des Pactes de l'ONU sur la Migration et les Réfugiés, à une réforme de la Convention de Genève sur les Réfugiés pour permettre l'arrêt des demandeurs d'asile à la frontière.
Il demande l'établissement de centres de rétention" près de la frontière et dans les aéroports, l'expansion de la liste des pays d'origine sûrs, la réduction des prestations pour les demandeurs d'asile déboutés au "minimum vital humain, ainsi que le remplacement des prestations en espèces pour les réfugiés approuvés par des allocations en nature.
Le parti réclame également l'expulsion immédiate de tous ceux qu'il considère comme des criminels et extrémistes sérieux, qu'il appelle "remigration".
Il soutient l'immigration de professionnels qualifiés dans les domaines où l'Allemagne fait face à des pénuries, mais souhaite que cela soit soumis à des critères stricts.
Verts
Les Verts, parti traditionnellement favorable à la migration, soutiennent une politique d'accueil envers les demandeurs d'asile et les migrants qualifiés et demandent des pratiques d'intégration efficaces ainsi qu'une réduction de la bureaucratie dans les procédures de migration.
Cependant, ceux qui n'obtiennent pas le droit de rester en Allemagne doivent quitter le pays dans un court laps de temps et les criminels condamnés doivent être rapatriés après avoir purgé leur peine, selon le programme du parti.
Ils s'engagent également en faveur d'une politique migratoire commune de l'UE, soutiennent les programmes de sauvetage en mer et rejettent les contrôles permanents aux frontières nationales de l'Allemagne en affirmant que de tels contrôles devraient être effectués aux frontières extérieures de l'UE.