VIENNE, 12 février (Reuters) - Les discussions entre le Parti de la liberté autrichien (FPO) d'extrême droite et le Parti populaire conservateur (OVP) d'Autriche, en échec pour la première fois pour le moment.
Il s'agit de la deuxième tentative de former une coalition qui échoue depuis que les eurosceptiques de la FPO ont remporté les élections législatives de septembre avec près de 29% des voix, devant l'OVP avec 26,3%.
La première tentative était dirigée par l'OVP, qui cherchait un accord à trois avec les Sociaux-Démocrates (SPO) et les libéraux des Neos, puis un partenariat à deux avec les SPO après le retrait des Neos.
Le dernier blocage signifie que seuls les Verts de gauche n'ont pas participé aux discussions sur la coalition depuis les élections. L'OVP était le seul partenaire potentiel de coalition pour la FPO.
La balle est maintenant dans le camp du président Alexander Van der Bellen. En tant que chef de l'État, l'ancien chef des Verts supervise la formation des gouvernements. Les options sont limitées.
Malgré des objectifs similaires en matière de fiscalité et de lutte contre l'immigration illégale, les deux partis rivaux de droite ont divergé sur l'Union européenne, les sanctions contre la Russie, l'avenir du diffuseur public national autrichien ORF et sur qui devrait contrôler les ministères puissants des finances et de l'intérieur. Même sur l'immigration, la FPO et l'OVP se sont retrouvés en désaccord.
Il semble probable qu'après la débâcle des discussions FPO-OVP, l'OVP soit de nouveau chargé de mener les négociations de coalition, compte tenu de la volonté des autres partis. Alors que les discussions avec la FPO-OVP vacillaient, les SPO et les Neos ont déclaré qu'ils soutiendraient une nouvelle tentative de former un gouvernement centriste.
L'OVP et les Neos ont rejeté la responsabilité de l'échec des précédentes discussions sur le leader des SPO, Andreas Babler. Il a déplacé son parti vers la gauche, faisant de la mise en place de taxes sur la fortune et les successions sa mesure phare, que l'OVP et les Neos s'opposent vigoureusement.
Une coalition OVP-SPO aurait une majorité d'un siège seulement, ce qui est largement considéré comme impraticable puisqu l'absence d'un seul député pourrait compromettre le programme du gouvernement. C'est pourquoi les Neos étaient inclus dans les premières discussions.
Les Neos pourraient offrir une forme de soutien plus souple à une coalition OVP-SPO, en appuyant les initiatives sur lesquelles ils avaient déjà convenu lors des discussions avortées, par exemple.
La dirigeante des Neos, Beate Meinl-Reisinger, a déclaré ce mois-ci qu'au cours des discussions avortées, elle avait proposé de former un gouvernement minoritaire avec l’OVP, axé sur la réduction du déficit budgétaire.
Cependant, une coalition OVP-Neos présenterait un déficit de 23 sièges pour obtenir la majorité à la chambre basse de 183 sièges, un écart beaucoup plus important que celui du seul gouvernement minoritaire depuis la Seconde Guerre mondiale à avoir duré plus d'une semaine, dans les années 1970.
Si Van der Bellen ne charge pas un parti de former une coalition, l'Autriche se dirige vers des élections anticipées, qui ne peuvent être organisées qu'avec un préavis d'environ trois mois, les sondages suggérant que le FPO étendrait son avance sur l'OVP et le SPO à plus de 10 points de pourcentage.
Bien que cela renforcerait sa position dans de futures discussions de coalition, le FPO aurait toujours besoin d'un partenaire pour former un gouvernement stable. Une nouvelle élection risquerait donc de ne pas changer la situation actuelle.
Van der Bellen pourrait nommer un gouvernement de fonctionnaires ou d'experts en attendant. Le gouvernement sortant OVP-Verts assure actuellement l'intérim.
Ce gouvernement manquerait de l'autorité nécessaire pour prendre des mesures significatives, et l'une des rares choses sur lesquelles tous les partis sont d'accord est la nécessité de consolider le budget. Ils divergent simplement sur la manière d'y parvenir.