AMSTERDAM, 7 février (Reuters) - Le secteur financier européen devrait commencer dès maintenant à se préparer à ce que les ordinateurs quantiques soient capables de casser certaines formes de chiffrement largement utilisées pour protéger des données sensibles, a déclaré un organisme dirigé par Europol mis en place pour traiter cette question, vendredi.
Pour l'industrie financière, l'avènement des ordinateurs quantiques pose un risque pour la confidentialité des clients et des communications entre pairs, les processus d'authentification, ainsi que la confiance dans les signatures numériques, a déclaré le groupe dans un appel à l'action.
Les ordinateurs quantiques capables de représenter de telles menaces devraient être disponibles dans les 10 à 15 prochaines années, bien que ce calendrier puisse s'accélérer.
Cependant, le Quantum Safe Financial Forum, mis en place par l'agence de police paneuropéenne, a déclaré ne pas croire qu'une nouvelle réglementation soit nécessaire pour résoudre le problème, car le besoin de protéger les données est clair en vertu du droit européen actuel.
Les membres du forum comprennent des représentants des banques centrales américaine, européenne et britannique, ainsi que Allianz, Santander, Barclays, BNP Paribas, Mastercard, Moody's et des associations bancaires européennes, entre autres.
Les ordinateurs quantiques utilisent les particules subatomiques pour effectuer des calculs d'une manière différente des systèmes informatiques binaires classiques.
La principale recommandation du Forum est que les institutions financières commencent à apprendre quelles normes de cryptographie pourraient être vulnérables aux ordinateurs quantiques, quelles normes sont considérées comme sécurisées, et qu'elles élaborent un plan pour modifier les opérations en conséquence.
De plus, il a averti que les banques et les entreprises devraient envisager que des criminels pourraient déjà stocker des données sensibles dans l'espoir de les décrypter à l'avenir.
Il a noté que le gouvernement américain a fixé une date limite de 2035 pour que les agences fédérales soient "résistantes quantiquement".