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Exclusif : Face à la répression de Trump, hausse des migrants au Mexique cherchant de l'aide pour retourner chez eux.

MEXICO, 12 mars (Reuters) - La répression de l'immigration menée par le Président Donald Trump a coïncidé avec une recrudescence de migrants se dirigeant vers les États-Unis et se retrouvant au Mexique, cherchant de l'aide pour rentrer dans leurs pays d'origine, selon l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) des Nations Unies.

En janvier et février, l'agence a reçu 2 862 demandes pour son programme de retour volontaire assisté, soit plus de trois fois plus que l'année précédente à la même période, selon des données de l'OIM partagées exclusivement avec Reuters.

Ce nombre record de demandes, qui n'avait pas été rapporté auparavant, met en lumière les conséquences de la répression de l'immigration de Trump, laissant des milliers, voire des dizaines de milliers, de migrants bloqués au Mexique.

Il s'agit également des premières preuves tangibles d'un changement d'attitude parmi les migrants, qui considéraient autrefois les opportunités offertes aux États-Unis comme valant les risques du voyage vers le nord. Ce changement correspond à d'autres chiffres récents montrant les arrestations de migrants à la frontière sud des États-Unis.

Ces deux derniers mois, l'agence a reçu des demandes de migrants souhaitant retourner en Colombie, en Équateur, au Guatemala, au Honduras, au Venezuela et dans d'autres pays, a déclaré Alberto Cabezas, porte-parole de l'OIM au Mexique. Il n'a pas précisé les raisons de cette augmentation.

Israel Ibarra, chercheur au sein du groupe de réflexion mexicain COLEF, a indiqué que cette hausse reflète les voies légales fortement limitées auxquelles sont confrontés les migrants attendant au Mexique.

"Ils n'ont aucune option", a-t-il dit.

Depuis le 20 janvier, Trump a pris une série de mesures visant à réprimer l'immigration, notamment en mettant en place une interdiction générale d'asile pour les migrants rencontrés à la frontière sud et en mettant fin à certaines voies légales permettant aux migrants d'entrer aux États-Unis.

La résiliation soudaine d'un tel programme de parole humanitaire, connu sous le nom de CBP One, a laissé soudainement des migrants du monde entier bloqués au Mexique, avec peu, voire aucune, voie légale pour atteindre les États-Unis.

Environ 20 migrants au Mexique ont déclaré à Reuters qu'après la fin du programme CBP One le 20 janvier, ils ont cherché à rentrer dans leurs pays d'origine, mais manquaient d'argent ou de documents pour le faire. Certains n'ont pas de passeports valides, nécessaires pour embarquer dans des vols internationaux.

De nombreux migrants craignent de rester au Mexique en raison des risques d'agression, d'enlèvement et d'extorsion par de puissants groupes criminels organisés qui s'attaquent aux migrants.

L'OIM est seulement en mesure d'aider à rapatrier une fraction des personnes demandant de l'aide pour rentrer chez elles. En février, l'agence a aidé environ 330 migrants de la région à rentrer dans leur pays, selon des données de l'OIM partagées avec Reuters.

L'Institut National de la Migration (INM) n'a pas répondu aux demandes de commentaire.

Josybeth, une Vénézuélienne de 37 ans bloquée dans le nord du Mexique, a déclaré qu'avec la fermeture des voies légales pour entrer aux États-Unis, elle préférerait retourner au Venezuela plutôt que de rester au Mexique. Mais elle a précisé que ses passeports et ceux de ses enfants étaient périmés et qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour payer le long voyage.

"Je n'ai jamais voulu vivre ici au Mexique", a-t-elle dit. "Je veux rentrer."