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La Finlande va quitter le traité sur les mines terrestres et augmenter ses dépenses de défense face à la menace russe, déclare le Premier ministre.

La Finlande, membre de l'OTAN, prévoit de quitter une convention mondiale interdisant les mines antipersonnel et d'augmenter ses dépenses de défense à au moins 3 % du PIB d'ici 2029, en réponse à la menace militaire croissante de la Russie, a annoncé le gouvernement mardi.

Le mois dernier, la Pologne et les pays baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie ont également annoncé leur retrait de la convention d'Ottawa de 1997 en raison des menaces posées par la Russie voisine.

En quittant le traité, la Finlande, qui assure la protection de l'OTAN, pourrait recommencer à constituer des stocks de mines afin d'être prête en cas de besoin.

Le Premier ministre Petteri Orpo a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il n'y avait pas de menace militaire immédiate pour sa nation nordique, mais que la Russie constitue un danger à long terme pour toute l'Europe.

Il a précisé que le retrait de la convention d'Ottawa permettrait de mieux se préparer aux changements de l'environnement sécuritaire. La Finlande prévoit de consacrer 3 milliards d'euros supplémentaires à la défense, portant son niveau de dépenses militaires de 2,41 % en 2024 à 3 % du PIB d'ici 2029.

Le président Alexander Stubb a déclaré dans un message sur X que cela faisait partie de la contribution de la Finlande à l'Europe pour assumer une plus grande responsabilité en matière de défense.

Ces annonces interviennent alors que le président américain Donald Trump renforce son engagement envers l'OTAN, suscitant des inquiétudes croissantes en Pologne et dans les pays baltes quant à la possibilité d'un réarmement russe les visant.

La Finlande a rejoint l'alliance militaire de l'OTAN en 2023, marquant un changement de stratégie après des décennies de non-alignement, déclenché par les actions russes.

Le retrait de la convention d'Ottawa a été évoqué par le commandant militaire finlandais en novembre dernier, qui a estimé que la question devait être discutée en raison de l'utilisation de telles armes par la Russie.

Le ministre de l'Agriculture et des Forêts, Sari Essayah, a affirmé que la Finlande utiliserait les mines de manière responsable, mais qu'elles représentaient un moyen de dissuasion nécessaire.

Les mines antipersonnel sont conçues pour être dissimulées dans le sol et se déclencher automatiquement lorsqu'une personne marche dessus ou passe à proximité.

La Finlande a détruit plus d'un million de mines après 2012, devenant le dernier État membre de l'UE à signer la convention d'Ottawa, qui a été ratifiée ou à laquelle plus de 160 pays ont adhéré, mais pas la Russie.

Le traité de 1997 faisait partie d'une série d'accords internationaux conclus après la fin de la guerre froide pour encourager le désarmement mondial. Les militants anti-mines ont reçu le prix Nobel de la paix la même année.

Les mines ont tué ou blessé des dizaines de milliers de civils à travers le monde, bien après la fin des conflits.

Le retrait du traité devra être approuvé par le parlement finlandais, mais devrait passer en raison d'un large soutien parmi les partis gouvernementaux et d'opposition.