Alpha-News.org ➤ L'actualité du monde est ici

TBILISSI, 4 février (Reuters) - Le gouvernement géorgien avance avec un ensemble législatif visant à accroître les sanctions pour les infractions liées aux manifestations, allant parfois jusqu'à de nombreuses années de prison, alors que le pays du Caucase du Sud fait face à une crise politique prolongée.

Les Géorgiens manifestent chaque soir depuis novembre, lorsque le parti au pouvoir Georgian Dream, entamant son quatrième mandat, a annoncé la suspension jusqu'en 2028, interrompant brusquement un objectif national de longue date.

Les manifestations ont été réprimées de façon musclée par la police, entraînant des centaines d'arrestations et de passages à tabac, selon les groupes de défense des droits. Le gouvernement a défendu les actions de la police, suggérant que des forces obscures cherchaient à orchestrer des troubles et renverser les autorités.

Les amendements proposés augmenteront la durée des peines de prison pour les infractions mineures de 15 à 60 jours, et renforceront les amendes et la durée de détention pour le hooliganisme mineur, l'outrage à la police et d'autres infractions.

Résister, menacer et recourir à la violence contre les policiers entraînerait une peine de prison de cinq à dix ans.

Annonçant les plans lundi, Mamuka Mdinaradze, un haut législateur de Georgian Dream, a déclaré que le gouvernement répondait aux tentatives des forces extérieures... de détruire et affaiblir l'État et ses institutions.

Il n'a pas identifié explicitement les "forces extérieures" mais a suggéré que l'ambassade américaine encourageait les manifestants.

Si quelqu'un pense que ce qui se passe dans les rues se déroule indépendamment de l'ambassade des États-Unis, il ne sait rien de ce qui se passe dans les rues, a déclaré Mdinaradze, cité par l'agence de presse Interpress.

L'ambassade américaine à Tbilissi n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

La Géorgie était traditionnellement l'un des alliés les plus forts de Washington dans l'ancienne Union soviétique, mais les critiques affirment que Georgian Dream entraîne désormais le pays dans une direction plus autoritaire et pro-russe.

Les manifestations s'étaient estompées ces dernières semaines mais ont repris avec force dimanche lorsque des milliers de personnes ont brièvement bloqué une importante autoroute menant hors de la capitale.

Huit manifestants, dont l'ancien maire de Tbilissi Giorgi Ugulava, risquent jusqu'à quatre ans de prison pour avoir tenté de bloquer l'autoroute, selon les accusations portées par les autorités géorgiennes mardi et rapportées par les médias locaux.

Les Géorgiens réclament de nouvelles élections suite à un vote en octobre que les partis de l'opposition estiment avoir été truqué en faveur de Georgian Dream. Le parti a déclaré que le vote était libre et équitable.