PARIS, 16 mars (Reuters) - L'Union européenne a probablement commis une erreur en ciblant le whiskey américain dans sa riposte aux tarifs américains, a déclaré le Premier ministre français François Bayrou dimanche, appelant à des discussions pour éviter des droits plus dommageables sur l'industrie du cognac en France.
Le président américain Donald Trump a menacé jeudi d'imposer des taxes sur tous les vins et autres produits alcoolisés en provenance de l'UE si le bloc ne renonce pas à sa taxe prévue sur le bourbon américain.
"Y a-t-il eu des erreurs commises ? Oui, probablement, car le bourbon du Kentucky a été inclus comme s'il s'agissait d'une menace commerciale", a déclaré Bayrou à propos de la liste de produits proposée par l'UE en réponse aux taxes américaines sur l'acier et l'aluminium.
"Une liste très ancienne a été ressortie sans avoir été vérifiée comme cela aurait dû être le cas", a-t-il déclaré sur France Inter.
La menace de Trump contre le vin et les spiritueux de l'UE a suscité la consternation parmi les producteurs européens qui dépendent des exportations, notamment les producteurs de cognac français déjà touchés par les tarifs imposés par Pékin dans un différend séparé sur les droits de douane de l'UE sur les voitures électriques chinoises.
Bayrou, qui a rencontré des représentants de l'industrie du cognac vendredi, a déclaré espérer que les discussions avec Washington et Pékin permettraient de résoudre le différend tarifaire.
La première série de contre-tarifs de l'UE visant des produits américains, y compris le bourbon, doit entrer en vigueur le 1er avril. Bayrou devrait quant à lui se rendre aux États-Unis pour discuter du problème du cognac, mais aucune date n'a encore été annoncée.