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FLORENCE, 11 février (Reuters) - La Toscane a approuvé mardi une loi sur le droit de mourir, devenant ainsi la première région en Italie, catholique romaine, à réglementer le suicide assisté en l'absence de législation nationale sur un sujet hautement controversé.

En 2019, la Cour constitutionnelle italienne a de facto légalisé la procédure et a exhorté le parlement à adopter une loi pour fournir un cadre juridique clair. Cependant, cette invitation est restée sans réponse, les politiciens nationaux évitant la question.

La loi régionale de la Toscane, adoptée par une majorité de 27 voix contre 13, précise comment les demandes de suicide assisté doivent être traitées, y compris une obligation pour un comité médical d'examiner les demandes dans un délai de 30 jours.

Si les critères sont remplis, le service de santé régional doit fournir les médicaments nécessaires et le personnel médical dans un délai de 10 jours, sauf si le patient veut que son propre médecin réalise la procédure.

La loi permet aux médecins de refuser de participer pour des raisons morales ou éthiques - similaire à ce qui est déjà permis par la législation nationale sur l'avortement pour les objecteurs de conscience.

Avant l'approbation de la loi, la charité catholique conservatrice Pro Vita Famiglia a critiqué la Toscane pour s'être transformée en "sorte de Suisse italienne" où "la mort étatique" est administrée pour se débarrasser des personnes malades, fragiles, âgées et seules.

La Suisse autorise le suicide assisté depuis les années 1940.

La santé en Italie relève largement de la compétence régionale. La Toscane est gouvernée par le centre-gauche, mais au niveau national, la coalition de droite du Premier ministre Giorgia Meloni est en grande partie contre l'euthanasie.

Cependant, l'année dernière, un projet de loi sur le droit de mourir a été discuté à l'assemblée régionale du Veneto, dirigée par la droite, et n'a pas été adopté à une voix près car les camps de centre-gauche et de centre-droit étaient divisés sur la question.

En 2019, la Cour constitutionnelle a dépénalisé le suicide assisté pour les patients atteints de maladies incurables causant une souffrance "intolérable" et exprimant une volonté claire de mourir.

Néanmoins, les autorités sanitaires régionales hésitent toujours à autoriser les demandes de suicide assisté, ce qui a incité l'Association Luca Coscioni pro-euthanasie à mener une campagne pour une législation plus claire sur le sujet.

La charité cherche à introduire des lois sur le suicide assisté dans chacune des 20 régions italiennes, et sa campagne a inspiré à la fois le projet de loi en Toscane et celui qui a échoué au Veneto. D'autres régions italiennes rédigent une législation similaire.