Publié le 3 mars 2025Alpha News : Articles vérifiées en français

L'ancien PDG de Barclays, Jes Staley, fait appel de son interdiction d'exercer au Royaume-Uni suite à ses déclarations concernant Epstein.

L'ancien PDG de Barclays, Jes Staley, fait appel de son interdiction d'exercer au Royaume-Uni suite à ses déclarations concernant Epstein.

LONDRES, 3 mars (Reuters) - L'ancien patron de Barclays, Jes Staley, va faire appel de manière très médiatisée lundi contre sa probable interdiction d'exercer dans l'industrie financière britannique, ce qui mettra une nouvelle fois en lumière sa relation avec le financier déchu Jeffrey Epstein.

Staley, également ancien dirigeant de JPMorgan, où Epstein était autrefois un client important de la banque privée, se bat pour laver son nom depuis 2021, année de son départ de Barclays dans un climat de suspicion liée à son passé avec Epstein.

La Financial Conduct Authority (FCA) britannique a informé en 2019 son intention d'interdire à Staley d'occuper des postes de direction en raison d'une lettre envoyée par Barclays à l'autorité de surveillance financière en 2019, deux mois après la mort d'Epstein en détention en attente de son procès pour trafic sexuel.

La FCA allègue que Staley a approuvé la lettre qui contenait deux déclarations sur sa proximité avec Epstein et que son dernier contact avec le financier remonte à "bien avant son arrivée chez Barclays en 2015".

Staley nie les allégations. Dans des documents déposés au tribunal, Staley affirme que la décision de la FCA - qui inclut également une amende de 1,8 million de livres sterling (2,3 millions de dollars) - a été prise de manière injuste car elle ne lui a pas donné, ni à Barclays, l'occasion d'expliquer comment la lettre clé a été approuvée.

Son appel de trois semaines entendra des témoignages de personnalités influentes du monde de la finance, dont Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d'Angleterre, qui était directeur général de la FCA entre 2016 et 2020, ainsi que Nigel Higgins, président de Barclays.

Il fera également référence à certains autres associés bien connus d'Epstein, tels que l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et Peter Mandleson, aujourd'hui ambassadeur britannique à Washington.

Staley sera soumis à des contre-interrogatoires pendant quatre jours à partir du 11 mars, tandis que JPMorgan, qui a été impliqué dans une affaire en 2023 dans les îles Vierges américaines, devrait être représenté.

Les avocats de la banque ont déclaré lors d'une audience en janvier qu'ils souhaitaient assister à l'audition car certains éléments de preuve de Staley "concernent des individus et des employés de JPMorgan".

La FCA s'appuiera sur environ 1 200 emails échangés entre Staley et Epstein, dans lesquels Staley qualifie leur amitié de "profonde" et désigne Epstein comme "de la famille".

L'organisme de surveillance utilise également des emails provenant du patrimoine d'Epstein, montrant selon lui que Staley est resté en contact avec Epstein au moins jusqu'en 2017 par l'intermédiaire de la fille de Staley.

Cependant, les avocats de Staley affirment dans des documents juridiques que ces communications ont toutes été initiées par Epstein et n'ont pas conduit à d'autres contacts entre les deux hommes.

(1 livre sterling = 1,2582 dollar).