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L'Australie s'affirme comme la principale destination pour les introductions en bourse dans le secteur minier.

L’Australie s'apprête à enregistrer un nombre record d'introductions en bourse secondaires cette année, attirant des développeurs miniers grâce à la richesse de ses fonds de pension, sa réglementation et une juridiction moins exposée aux risques politiques, selon des sources du secteur.

La Bourse australienne (ASX) accroît sa part de marché dans les secteurs des métaux et de l'exploitation minière, au détriment de ses rivales de Toronto et Londres, alors que le secteur doit croître de 100 milliards de dollars australiens par an pour produire les métaux nécessaires à l'atteinte des objectifs d'émissions nettes nulles d'ici 2050, montrent les chiffres du secteur.

Bien que le nombre total d'introductions en bourse ait chuté au cours de la dernière décennie, l’essor dans le secteur minier se maintient. L’introduction réussie de l’exploitant de cuivre canadien Capstone l'an dernier, qui a permis à des investisseurs en capital-investissement de se retirer tout en offrant une exposition à une nouvelle mine de cuivre, a suscité un regain d'intérêt, selon des sources financières et juridiques.

Sherif Andrawes, responsable des ressources naturelles chez BDO, a déclaré que l’ASX est actuellement dans un état de santé meilleur que les marchés canadiens pour les sociétés d'exploration, et qu'il existe de nombreuses autres introductions en cours.

L’un des principaux attraits réside dans le vaste pool de richesse des fonds de pension australiens, le quatrième plus important au monde, avec des actifs de 4,1 billions de dollars australiens, et la volonté des fonds d’y allouer une proportion importante de leurs investissements.

Cela s'avère séduisant même pour les mineurs étrangers cherchant à lever des fonds pour développer de nouveaux projets. Les fonds de pension australiens investissent beaucoup plus dans des actions domestiques que leurs concurrents, représentant environ 23 % selon JP Morgan, contre seulement 4 % pour le Canada et le Royaume-Uni.

Le marché est avide. Des rachats comme celui de BHP d'Oz Minerals en 2023 ont réduit le nombre de titres miniers disponibles pour les gestionnaires de ressources. Todd Warren, gestionnaire de portefeuille chez Tribeca Investment Partners à Sydney, a souligné que les fusions et acquisitions avaient créé une opportunité pour les sociétés de compléter leurs conseils d'administration.

Le développeur canadien Marimaca Copper s'apprête à lancer une introduction en bourse secondaire sur l’ASX ce mois-ci dans le cadre d'au moins quatre projets en cours pour cette année, alors qu'elle vise à élargir son bassin d'investisseurs à l'approche d'une décision de financement pour son projet phare au Chili, prévu pour la première moitié de 2026.

L'intérêt des investisseurs australiens pour les actions minières a également joué un rôle dans la décision de BHP d'abandonner son double cotation à Londres en 2022, injectant ainsi 96 milliards de dollars australiens dans l’ASX et consolidant sa position de première bourse minière.

L’ASX a signalé que des sociétés canadiennes manifestaient un intérêt record pour y être cotées, avec une volatilité du marché liée aux risques géopolitiques incitant plusieurs entreprises à chercher à diversifier leur registre d’actions en dehors de l'Amérique du Nord. L'Australie est perçue comme une juridiction économiquement stable avec une forte demande des investisseurs.

La tendance ne va pas seulement dans un sens. La Bourse de Toronto a indiqué qu'elle encourageait les cotations doubles, notant qu'elle avait eu sept entreprises australiennes cotées par rapport à seulement deux canadiennes en Australie l'an dernier.

Parallèlement, le nombre total d'entreprises cotées à l'ASX a diminué de 4 % au cours des dix dernières années, selon le régulateur du marché boursier australien.

Ce qui se passe dans le secteur minier constitue un contrepoint intéressant à la narrative de "rétrécissement de l'ASX".