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L'autorité de régulation des assurances en Italie demande plus de détails sur l'accord Generali-Natixis, selon des sources.

L'Autorité de régulation des assurances d'Italie, IVASS, réclame des précisions sur les systèmes de contrôle interne et de gouvernance alors qu'elle examine le projet de partenariat dans la gestion d'actifs entre Generali et la banque française BPCE, selon deux sources proches du dossier.

Generali, le quatrième assureur européen, a signé en janvier un accord avec BPCE pour combiner leurs entités Generali Investments Holding (GIH) et Natixis Investment Managers. Ce partenariat constituerait le plus grand gestionnaire d'actifs en Europe en termes de revenus et le deuxième plus important par les actifs sous gestion.

La fragmentation est souvent citée comme un frein à l’industrie des fonds en Europe, où les acteurs manquent généralement d'échelle mondiale et sont moins compétitifs que leurs homologues américains. Toutefois, l'accord suscite des critiques en Italie, où le gouvernement conservateur souhaite conserver les économies au sein du pays pour l'aider à refinancer l'une des plus grandes dettes du monde.

Le gouvernement, qui doit approuver l'accord, a indiqué que Generali conservera le contrôle total de l'allocation des économies collectées en Italie. Par ailleurs, IVASS a besoin de plus de temps pour finaliser son examen, selon les sources anonymes. Leur demande de précisions inclut également des informations sur le système de rémunération du portefeuille de la nouvelle entité.

IVASS et Generali ont tous deux refusé de commenter. Ajoutant de l'incertitude quant à la finalisation de l'accord, Philippe Donnet, PDG de Generali et ardent défenseur du projet, est en lice pour sa réélection ce mois-ci, alors qu'un conflit entre actionnaires se profile.

La décision finale sera prise par le nouveau conseil d'administration de Generali, qui sera élu par les actionnaires le 24 avril. Trois listes de candidats ont été soumises, augmentant le risque que le vote ne produise pas un consensus.

Conformément à la législation visant à protéger les actifs jugés d'importance stratégique nationale, l'Italie peut imposer des conditions pour de tels accords. Les deuxièmes et troisièmes plus grands actionnaires de Generali, respectivement le véhicule d'investissement du défunt milliardaire de Ray-Ban, Leonardo Del Vecchio, et le magnat de l'immobilier Francesco Gaetano Caltagirone, ont critiqué la transaction.

Donnet a affirmé que l'examen gouvernemental serait une occasion de dissiper les préoccupations liées à l'accord. Generali et BPCE ont précisé que chacune des parties conserverait le pouvoir décisionnel sur l'allocation de leurs actifs respectifs, tout en combinant la gestion dans une coentreprise dont chacune des entités détiendra 50 %.

Pour rassurer davantage Rome, Generali a indiqué que la structure de l'accord sépare la propriété des actifs de leur gestion. Donnet a également mentionné le mois dernier la nécessité d'une augmentation de la dette italienne. Sous la pression d'intensifier les opérations de fusion-acquisition de Generali, Donnet a élargi les activités de gestion des actifs de l'assureur, d'abord en acquérant Conning Holdings, un gestionnaire d'actifs américain spécialisé dans le secteur des assureurs, puis en se tournant vers BPCE, qui cherchait un partenaire pour Natixis.