BRASILIA, 24 jan (Reuters) - Le Brésil a clôturé l'année 2024 avec un déficit du compte courant équivalant à 2,55 % du produit intérieur brut (PIB), a annoncé la banque centrale vendredi, soit plus du double du niveau enregistré l'année précédente après un déficit en décembre.
La détérioration est principalement attribuée à la réduction de l'excédent commercial, les importations augmentant contrairement aux exportations qui ont baissé malgré les performances plus solides que prévu de l'économie latino-américaine la plus importante, qui a constamment dépassé les attentes tout au long de l'année.
Selon la banque centrale, l'excédent commercial du Brésil a chuté de 28,2 % à 66,2 milliards de dollars, reflétant une baisse de 1,2 % des exportations conjointement à une augmentation de 8,8 % des importations.
Également porté par une forte activité économique, le déficit du compte des services a augmenté de 24,7 % au cours de l'année, atteignant 49,7 milliards de dollars, contribuant davantage à la détérioration du compte courant.
En revanche, le déficit des paiements liés aux facteurs de production s'est réduit de 5,1 %, a déclaré la banque centrale, sous l'influence d'une diminution des sorties de bénéfices et de dividendes.
Le déficit du compte courant en décembre s'est élevé à 9 milliards de dollars, tandis que les investissements directs étrangers pour le mois ont totalisé 2,8 milliards de dollars.
Sur l'année, les IDE ont atteint 71,1 milliards de dollars, ce qui équivaut à 3,24 % du PIB, marquant une augmentation de 13,8 % par rapport à l'année précédente.
La banque centrale a également indiqué que les investissements de portefeuille sur le marché intérieur ont enregistré des sorties nettes de 4,3 milliards de dollars en 2024, alimentées par des sorties nettes de 17,1 milliards de dollars dans les actions et les fonds d'investissement, partiellement compensées par des entrées nettes de 12,8 milliards de dollars dans les titres de créance.
En décembre seulement, les sorties nettes des investissements de portefeuille ont atteint 12,6 milliards de dollars, dans un contexte de forte hausse de la prime de risque sur les actifs brésiliens après l'annonce d'une mesure décevante pour les investisseurs préoccupés par la trajectoire haussière de la dette publique.
Il s'agit du deuxième pire résultat mensuel de la série de la banque centrale, commencée en 1995, dépassé uniquement par les 22,1 milliards de dollars de sorties de fonds en mars 2020, lorsque la pandémie de COVID-19 a été déclarée.