L'homme pressenti pour être le prochain leader de l'Allemagne pourrait compter sur le soutien du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) pour la deuxième fois en une semaine, une manœuvre largement condamnée.
Friedrich Merz, le chef du parti conservateur CDU, pourrait avoir besoin des voix de l'AfD pour faire adopter une législation renforçant les lois sur l'immigration.
L'ancienne chancelière Angela Merkel l'a accusé d'avoir tourné le dos à une précédente promesse de ne pas collaborer avec l'AfD au Bundestag.
Merz a défendu ses actions comme « nécessaires » et a déclaré qu'il n'avait ni cherché ni voulu le soutien de l'AfD.
« Une décision juste ne devient pas mauvaise simplement parce que les mauvaises personnes y adhèrent », a-t-il déclaré.
Vendredi matin, la CDU a annoncé avoir demandé une pause avant le vote et semblait être en train de discuter si la législation devrait être votée ou renvoyée en commission.
La CDU est en tête des sondages avant les élections anticipées en Allemagne le mois prochain. L'AfD est actuellement en deuxième position dans les sondages, bien que Merz ait exclu toute forme de coalition avec eux.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de l'Allemagne jeudi soir pour s'opposer à la coopération de la CDU avec l'extrême droite.
Alors que le vote de mercredi portait sur une motion non contraignante concernant des changements dans la loi sur l'immigration, une législation réelle sera présentée vendredi visant à limiter le nombre d'immigrants et les droits de regroupement familial.
Cependant, ses mesures proposées ont très peu de chances d'entrer en vigueur avant les élections anticipées de février et — si tel était le cas — pourraient être en conflit avec le droit de l'UE.
La législation proposée est contestée par des partis, y compris les Sociaux-démocrates (SPD) du chancelier actuel Olaf Scholz. Scholz est parmi ceux qui ont critiqué le recours de Merz à l'AfD, qualifiant cela d'« erreur impardonnable ».
Alice Weidel, la chef de l'AfD, a quant à elle accusé les partis traditionnels mercredi de manquer de respect envers les électeurs allemands en refusant de collaborer avec son parti.
Certains groupes de l'AfD ont été classés comme extrémistes de droite par les services de renseignement intérieurs.
La question est devenue centrale dans la campagne électorale, déclenchée par l'effondrement de la coalition gouvernementale de Scholz.