LISBONNE, 14 mars (Reuters) - Le Portugal pourrait remplacer ses avions de chasse vieillissants de type F-16 fabriqués aux États-Unis par des avions européens, plutôt que par des F-35, suite aux changements de politique du président américain Donald Trump, a indiqué le ministère de la Défense du pays vendredi.
Le ministre de la Défense, Nuno Melo, a déclaré au journal portugais Publico que la nature imprévisible de la politique de Trump à l'égard de l'OTAN et de l'Europe pourrait déterminer le choix des avions du pays.
"La récente position des États-Unis dans le contexte de l'OTAN et de la dimension géostratégique internationale nous amène à réfléchir aux meilleures options, car la prévisibilité de nos alliés est un facteur à prendre en compte," a-t-il déclaré.
Le virage apparent de Trump vers la Russie au cours de son second mandat à la Maison Blanche a choqué les alliés traditionnels de l'OTAN en Europe. Trump a également demandé aux membres européens de l'OTAN d'augmenter leurs dépenses de défense et remis en question le financement prédominant de l'OTAN par son pays.
"Cet allié qui a agi de manière prévisible pendant des décennies pourrait imposer des limites à l'utilisation, à la maintenance, aux composants et à tout ce qui est lié au maintien des avions opérationnels", a ajouté Melo, membre du gouvernement de centre-droit du Portugal, qui est entré cette semaine en position de gestionnaire en attendant des élections.
Le ministère de la Défense a déclaré vendredi que Melo n'excluait pas l'acquisition potentielle de F-35, mais qu'ils étaient envisagés aux côtés de "différents modèles disponibles en Europe" dans le cadre d'un processus toujours à un stade préliminaire.
"Le contexte géopolitique actuel montre la nécessité de renforcer le pilier européen de la défense de l'OTAN, et cela inclut le renforcement de la production respective dans les domaines de la défense", a ajouté le ministère.
La Commission européenne souhaite que les pays de l'UE définissent leurs besoins de défense les plus pressants et lancent des "projets phares paneuropéens à grande échelle" pour permettre à l'Europe de se défendre contre d'éventuelles attaques russes. La Commission a déclaré que les équipements européens devraient être achetés dans la mesure du possible.