PARIS, 5 février (Reuters) - Le Premier ministre français François Bayrou a survécu mercredi à un premier vote de défiance au parlement, lancé par l'extrême gauche, après que le Rassemblement National (RN) d'extrême droite et les Socialistes de centre-gauche n'aient pas soutenu la motion.
Au total, 128 députés ont voté en faveur de la première motion, bien loin des 289 votes requis.
Des députés d'extrême gauche ont déposé deux motions de défiance contre le Premier ministre après qu'il a utilisé des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour faire adopter le budget de 2025.
Cet outil, connu sous le nom d'Article 49.3, permet au gouvernement minoritaire d'adopter la législation sans passer par un vote parlementaire.
Le deuxième vote de défiance devrait avoir lieu plus tard dans la journée de mercredi.
Tant le Rassemblement National que le Parti Socialiste avaient indiqué avant les votes qu'ils ne soutiendraient pas la motion car la France avait besoin d'un budget, bien que les Socialistes aient déclaré qu'ils introduiraient ultérieurement une motion de défiance distincte concernant les récents commentaires de Bayrou sur l'immigration.
Bayrou avait déclaré que de nombreux Français se sentent "submergés" par l'immigration, propos qu'il a depuis défendus même s'ils ont brièvement perturbé les discussions budgétaires. Il est également probable que cette motion échoue.
La France est en proie à une instabilité politique depuis que le Président Emmanuel Macron a décidé de convoquer des élections anticipées en juin, une décision qui a mené à un parlement fracturé où aucun parti unique ne détient de majorité.
Les disputes autour du budget ont ébranlé les marchés et le gouvernement du prédécesseur de Bayrou, Michel Barnier, après seulement trois mois. Le gouvernement de Bayrou a, à son tour, survécu grâce à des concessions coûteuses à la gauche et à l'extrême droite pour faire avancer la législation.
Ce budget n'est pas parfait. C'est une mesure d'urgence car notre pays ne peut pas vivre sans budget, a déclaré Bayrou aux députés avant le vote.
Pendant ce temps, le ministre des Finances Eric Lombard a déclaré après le vote que l'échec de la première motion de défiance était "une bonne chose" pour la France.
Le budget vise à réduire le déficit, à augmenter les impôts sur les grandes entreprises et les plus fortunés, et à réduire les dépenses.