Introduction
Le leader slovaque Robert Fico cherche à modifier la constitution du pays pour établir ce qu'il appelle "un barrage contre le progressisme" en déclarant que la Slovaquie a une priorité légale sur les questions d'identité nationale, telles que la famille et le genre.Contexte
Les critiques du Premier ministre populiste Fico, y compris certains experts juridiques, craignent que cet amendement ne menace les engagements de la Slovaquie envers les lois de l'Union européenne et les traités internationaux. Fico a adopté une position de plus en plus anti-libérale sur les questions de droits, s'appuyant sur sa politique internationale pro-russe et pro-hongroise.Développements
Il a favorisé des relations plus étroites avec la Russie et la Chine, critiquant les sanctions contre Moscou et l'aide militaire de l'UE pour l'Ukraine. L'amendement prévoit que seuls les genres masculin et féminin seront reconnus et que les programmes scolaires doivent respecter la constitution, y compris ses positions culturelles et éthiques. Il renforcera également les règles d'adoption.Les amendements stipulent que "la République slovaque maintient sa souveraineté avant tout sur les questions d'identité nationale", en particulier sur les questions culturelles et éthiques. Un rapport accompagnant le projet de loi affirme qu'il est totalement conforme aux lois de l'UE, y compris en ce qui concerne la primauté du droit européen.
Cependant, certains députés de l'opposition, ainsi qu'un groupe d'avocats comprenant cinq anciens juges de la cour constitutionnelle, mettent en garde contre les conséquences potentielles de cette amendement. Ils affirment que "l'amendement proposé est contradictoire aux engagements découlant du droit de l'Union européenne et du droit international et crée une base juridique pour s'écarter des valeurs de l'Union européenne et du Conseil de l'Europe".
Ce groupe a averti que "l'amendement affaiblirait ou même empêcherait l'application du droit international et du droit de l'Union européenne en Slovaquie", soulignant qu'il comprend un langage vague, créant une incertitude juridique et une marge d'interprétation étendue.
La coalition de gauche et nationaliste souvent fractieuse de Fico a une majorité mince dépendant des indépendants, mais l'amendement a reçu le soutien des chrétiens-démocrates conservateurs de l'opposition ainsi que de deux membres du parti Slovensko de l'opposition. Cela pourrait suffire pour que l'amendement atteigne les 90 voix requises dans le parlement de 150 sièges lorsque le projet sera présenté aux législateurs dans les prochains jours.
Amnesty International a déclaré dans un communiqué : "Ce n'est pas une défense de l'identité ou de la souveraineté, c'est un acte délibéré et trompeur visant à couper la Slovaquie du système et de la structure de protection internationale des droits de l'homme". L'organisation a ajouté que "la proposition menace toutes les personnes en Slovaquie, mais surtout les plus vulnérables - enfants, femmes, les pauvres, qui sont exposés à la discrimination ou à l'inégalité fondée sur l'âge ou l'identité de genre".
Le gouvernement de Fico a accusé les manifestants libéraux de planifier un coup d'État, changé les lois pour durcir les règles concernant les organisations non gouvernementales, accru le contrôle sur les diffuseurs publics et attaqué les médias indépendants en tant qu'agents étrangers.