OTTAWA, 28 février (Reuters) - Le produit intérieur brut du Canada au quatrième trimestre a augmenté de 2,6 % en taux annualisé, dépassant largement les attentes, grâce à une hausse des dépenses des consommateurs, des investissements des entreprises et des exportations, selon les données publiées vendredi.
Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur une croissance du PIB de 1,8 % en termes annualisés pour le trimestre se terminant en décembre, des prévisions similaires à celles du mois dernier.
Le taux de croissance du troisième trimestre a été révisé à 2,2 % contre 1 % précédemment, a indiqué Statistique Canada. L'institution a ajouté que, sur une base mensuelle, l'économie a progressé de 0,2 % en décembre, inversant la contraction observée en novembre.
Cela s'explique principalement par une croissance solide des ventes au détail qui a débuté à la mi-décembre, a-t-elle précisé.
Les chiffres mensuels du PIB sont calculés à partir de la production industrielle, tandis que les chiffres trimestriels sont calculés à partir des dépenses et des investissements.
Une estimation préliminaire montre que la croissance mensuelle devrait probablement atteindre 0,3 % en janvier.
Le dollar canadien a renforcé ses gains après la publication des données, se raffermissant de 0,15 % à 1,4417 par rapport au dollar américain, soit 69,36 cents américains. Les rendements des obligations d'État à deux ans ont augmenté de 1,6 point de base pour s'établir à 2,639 % après la publication des données.
Les dépenses des ménages, qui représentent plus de la moitié du PIB total, ont augmenté de 1,4 % au quatrième trimestre, enregistrant leur plus forte hausse depuis le deuxième trimestre de 2022, a indiqué Statscan.
La construction résidentielle a progressé de 3,9 %, sa plus forte hausse trimestrielle depuis le premier trimestre de 2021, tandis que les investissements des entreprises, qui ont été principalement à la traîne au cours des 11 derniers trimestres, ont enregistré une croissance de 0,7 % au T4, portée par une hausse de 4,2 % des investissements dans les machines et équipements.
En termes réels, le PIB par habitant a progressé de 0,2 % au quatrième trimestre, représentant la deuxième hausse au cours des sept derniers trimestres.
L'économie canadienne, qui a été morose pendant une grande partie de l'année dernière, montre des signes d'amélioration ces derniers temps alors que les taux d'intérêt ont baissé depuis leur niveau le plus élevé en plus de deux décennies à partir de la mi-année dernière.
La banque a réduit ses taux de 200 points de base en juin pour les porter à 3 % en janvier dans le but de soutenir la croissance économique, d'autant plus que la réduction des chiffres de l'immigration et les risques pour la croissance posés par les États-Unis sont des éléments à considérer.
La banque a déclaré qu'elle pourrait être amenée à réduire les taux pour soutenir l'économie en cas de tarifs généralisés. Cependant, un bon quatrième trimestre du PIB devrait permettre à la banque de mettre en pause le cycle de réduction des taux.
"Tout indique qu'en l'absence de menace de tarifs, il y aurait de solides raisons d'être optimiste quant aux perspectives de 2025, et peut-être une bonne raison pour la Banque du Canada de faire une pause dans les baisses de taux", a déclaré Avery Shenfeld, directeur général et économiste en chef chez CIBC.
Des tarifs généralisés de 25 % pourraient toucher presque toutes les exportations canadiennes dès le 4 mars.
En cas de tarifs, la décision sur les taux de la Banque du Canada due le 12 mars pourrait être une réduction, a ajouté Shenfeld.
Les marchés des changes ont légèrement réduit leurs paris sur une réduction des taux de 25 points de base le mois prochain, passant en dessous de 50 % après la publication des données.