BRASILIA, 27 jan (Reuters) - Le ministère des Affaires étrangères du Brésil a déclaré avoir convoqué lundi un diplomate américain de haut rang pour discuter de la déportation de migrants brésiliens, dans le cadre d'une tentative de trouver des termes mutuellement acceptables pour ces rapatriements controversés.
Cette convocation fait suite à plus de rapatriements de migrants des États-Unis vers la Colombie.
Gabriel Escobar, actuellement le plus haut représentant des États-Unis à Brasilia, a rencontré des responsables du ministère des Affaires étrangères du Brésil lundi, alors que les États-Unis intensifient les déportations sous la présidence de Donald Trump, y compris sur des vols militaires transportant des migrants entravés.
Samedi, le gouvernement brésilien a déclaré qu'il allait demander des explications aux autorités américaines concernant ce qu'il a appelé "un traitement dégradant" des Brésiliens lors d'un vol de déportation vendredi dernier.
Les déportés brésiliens sont arrivés au Brésil menottés. Ils ont décrit à la presse locale des mauvais traitements subis pendant le vol, incluant des abus physiques et des refus de pauses pour aller aux toilettes.
Le Département d'État américain n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
Selon la police fédérale brésilienne, le vol était le deuxième de l'année des États-Unis transportant des migrants sans papiers de retour au Brésil et le premier depuis l'entrée en fonction de Trump la semaine dernière.
Une source diplomatique brésilienne a déclaré à Reuters que le gouvernement du pays sud-américain a convoqué cette réunion diplomatique pour aborder des questions liées au vol, ajoutant qu'il compte engager des pourparlers avec l'Administration Trump pour éviter de nouveaux problèmes.
Le vol de vendredi transportait 88 Brésiliens ainsi que 16 agents de sécurité américains, et était initialement prévu pour arriver dans la ville de Belo Horizonte, dans l'État du Minas Gerais, au sud-est.
Mais il a fait une escale imprévue à Manaus, la capitale de l'État d'Amazonas, en raison de problèmes techniques, où les autorités brésiliennes ont ordonné le retrait des menottes, selon le gouvernement. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a également désigné un avion de l'armée de l'air brésilienne pour achever le voyage des migrants.
Dimanche, Trump et le président colombien Gustavo Petro ont évité de justesse une guerre commerciale après que la Maison Blanche ait annoncé que le pays sud-américain avait accepté de recevoir des avions militaires transportant des migrants expulsés.
La source diplomatique brésilienne a ajouté que le gouvernement brésilien n'a pas l'intention de refuser l'arrivée des vols de déportation des États-Unis.