GENEVE, 28 février (Reuters) - Des gangs armés recrutent de plus en plus de jeunes en Haïti, ce qui a un impact extrême et immédiat sur des milliers d'enfants, a averti l'agence des Nations unies pour l'enfance vendredi. Plus de 1 million d'Haïtiens, près de 10% de la population, ont été déplacés par des années de conflit au cours desquelles des gangs armés ont consolidé leur emprise sur une grande partie de la capitale et des régions environnantes. Des services financés par les États-Unis, tels que le dépistage de la malnutrition chez les bébés, seront supprimés, a indiqué l'UNICEF. "Les États-Unis ont été un grand soutien du travail de l'UNICEF en Haïti", a déclaré la représentante de l'agence pour Haïti, Geetanjali Narayan, aux journalistes à Genève. "L'impact en Haïti, un pays si frappé par le conflit, la violence et la pauvreté, est extrême et immédiat." Le président Donald Trump a réduit tout l'aide étrangère en janvier dans le cadre de sa politique "America First". Mercredi, son administration a annoncé qu'elle réduisait de plus de 90% les contrats d'aide à l'Agence des États-Unis pour le développement international. La moitié des groupes armés en Haïti sont des enfants, parmi lesquels certains ont seulement huit ans, a ajouté l'UNICEF. L'agence a lancé un appel à des financements de 38 millions de dollars pour des programmes éducatifs, mettant en garde contre le fait qu'un enfant sur sept était hors de l'école et que 47 écoles avaient été détruites par des gangs dans la capitale Port-au-Prince en janvier. "Sans accès à l'éducation, les enfants sont plus vulnérables à l'exploitation et au recrutement par des groupes armés. L'éducation est l'un des outils les plus efficaces que nous ayons pour briser ce cycle", a ajouté Narayan. "La paix et la stabilité sont désespérément nécessaires, mais aussi les fonds".