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Les États-Unis ordonnent aux entreprises françaises de se conformer à l'interdiction de diversité de Trump.

Le gouvernement Trump a ordonné à certaines entreprises françaises ayant des contrats avec l'administration américaine de se conformer à un décret interdisant les programmes de diversité, d'équité et d'inclusion, mettant en évidence l'impact extraterritorial des politiques américaines sur les pratiques des entreprises européennes.

Les entreprises ont été invitées à confirmer leur conformité à travers un questionnaire intitulé "Certification concernant la conformité à la loi fédérale anti-discrimination applicable". Une copie de ce questionnaire a été examinée par Reuters.

Les politiques "America First" du président ont exacerbé les tensions économiques et politiques entre les États-Unis et l'Europe depuis son investiture le 20 janvier.

Le questionnaire américain soulève des questions sur les modifications pratiques que les entreprises concernées pourraient devoir mettre en œuvre, compte tenu des approches divergentes entre les États-Unis et la France.

Les entreprises américaines ont adopté des politiques de diversité, d'équité et d'inclusion, collectant des données sur la race et l'ethnicité et fixant des objectifs en matière de diversité. En France, une approche laïque limite de telles pratiques, avec des lois restreignant la collecte de données et des efforts d'entreprise se concentrant davantage sur le genre et l'origine socio-économique.

Le questionnaire suscite également des inquiétudes dans les conseils d'administration européens quant à l'extension des actions de l'administration Trump contre les politiques de DEI à l'étranger, à un moment où les actions de Trump sur les droits de douane et les liens de sécurité ont perturbé les relations transatlantiques.

Le quotidien économique français Les Echos, qui a d'abord rapporté la demande américaine tard vendredi, a indiqué que la lettre avait été envoyée aux entreprises par l'ambassade des États-Unis à Paris.

La lettre indique que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et la restauration des opportunités basées sur le mérite, signé par le président Trump, s'applique à tous les fournisseurs et prestataires de services de l'administration américaine, peu importe leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent.

Les entreprises ont été priées de remplir et de signer le document en anglais dans un délai de cinq jours et de le retourner par courriel. En cas de désaccord pour signer, elles devaient fournir des raisons détaillées, qui seraient transmises aux services juridiques de l'ambassade.

Un porte-parole de l'ambassade n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Aucune indication n'a été donnée quant à la sélection des entreprises ayant reçu la lettre en fonction de leur présence aux États-Unis. Une source proche du dossier a confirmé que le groupe de télécommunications public français Orange, qui n'a pas de présence aux États-Unis, a reçu la lettre.

En revanche, la société d'électronique de défense Thales et le géant pétrolier TotalEnergies, toutes deux ayant des opérations aux États-Unis, ne l'ont pas reçue, selon les porte-paroles des entreprises. Orange a décliné de faire des commentaires.

Le ministère français du Commerce extérieur a déclaré dans un communiqué envoyé à Reuters que "l'interférence américaine dans les politiques d'inclusion des entreprises françaises, accompagnée de menaces de droits de douane injustifiés, est inacceptable".

Le ministère a ajouté que "la France et l'Europe défendront leurs entreprises, leurs consommateurs et aussi leurs valeurs".

Il n'était pas clair si des lettres et des questionnaires similaires avaient été envoyés à des entreprises étrangères dans d'autres pays européens.