COPENHAGUE, 10 mars (Reuters) - Le président américain Donald Trump n'a pas traité les Groenlandais avec respect depuis avoir exprimé son intérêt renouvelé pour l'acquisition de l'île arctique vaste et riche en minéraux, a déclaré le Premier ministre du Groenland cité ce lundi.
Trump a exprimé un intérêt pour l'acquisition de l'île lors de son discours au Congrès mardi dernier, dressant un tableau de prospérité et de sécurité pour les "incroyables habitants" du Groenland, un territoire autonome du royaume du Danemark.
Trump a réaffirmé ce message dans un post sur Truth Social tôt ce lundi, écrivant : "Nous continuerons à vous garder en sécurité, comme nous le faisons depuis la Seconde Guerre mondiale. Nous sommes prêts à investir des milliards de dollars pour créer de nouveaux emplois et vous rendre riches."
Le Premier ministre du Groenland, Mute Egede, a déclaré à la radiodiffusion publique danoise DR dans une interview diffusée ce lundi : "Nous méritons d'être traités avec respect, et je ne pense pas que le président américain l'ait fait récemment depuis son entrée en fonction."
"Je pense que les récentes actions du président américain signifient que les gens n'ont pas envie de se rapprocher autant (des États-Unis) qu'ils l'auraient peut-être souhaité par le passé", a-t-il ajouté.
"Nous devons tracer une ligne dans le sable et mettre davantage d'efforts pour (cultiver des relations avec) les pays qui nous montrent du respect pour le futur que nous voulons construire", a déclaré Egede, dans des commentaires diffusés un jour avant que le Groenland tienne un .
Egede a affirmé à plusieurs reprises que le Groenland, dont la population est seulement de 57 000 habitants, appartient à son peuple et qu'il devrait décider de son avenir. Il soutient l'indépendance totale du Groenland.
L'île, dont la capitale Nuuk est plus proche de New York que de la capitale danoise Copenhague, possède des richesses minérales, pétrolières et gazières, mais le développement a été lent et son économie reste fortement tributaire pour l'instant de la pêche ainsi que des subventions annuelles du Danemark.
Un récent sondage indiquait que 85% des Groenlandais ne souhaitent pas devenir une partie des États-Unis, presque la moitié y voyant l'intérêt de Trump comme une menace.