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L'Italie hésite à conclure un accord avec Worldline alors qu'elle examine ses options pour Nexi, selon des sources.

Introduction

Rome envisage des options pour revitaliser la championne des paiements Nexi, y compris un rapprochement potentiel avec Worldline, mais craint l'opposition de la France concernant les suppressions d'emplois nécessaires pour rendre un accord viable.

Contexte

Du fait de son intérêt indirect dans Nexi, Rome envisagerait plutôt de rendre l'entreprise privée avec des co-investisseurs pour la sortir du radar du marché et réduire sa charge d'endettement, accumulée par une croissance rapide à travers des acquisitions, a ajouté une des sources.

Nexi et Worldline, dont le gouvernement français est un actionnaire indirect majeur, sont les deux premières entreprises de paiements en Europe.

Les deux groupes et le Trésor italien n'ont pas commenté immédiatement les remarques des sources.

Développements

Un rapprochement a longtemps été considéré comme une solution évidente pour l'UE afin de construire un acteur plus fort capable de rivaliser avec les géants américains tels que PayPal, MasterCard ou Visa. PayPal et JPMorgan Payments ont annoncé mardi vouloir étendre leurs services pour les commerçants britanniques et européens.

En appelant à une moindre dépendance vis-à-vis des fournisseurs de paiements non européens, la Banque Centrale Européenne a imputé la fragmentation du secteur comme un facteur freinant les investissements.

Cependant, les trois sources proches du dossier ont mis en doute la faisabilité d'un accord, indiquant que les suppressions d'emplois toucheraient plus lourdement Worldline, dont la main-d'œuvre de 18 000 employés est bien supérieure aux 10 500 de Nexi.

Avec des actions de Nexi et Worldline échangées à des niveaux proches de leurs plus bas historiques, des études ont été menées sur un rapprochement, présenté aux actionnaires, a déclaré une personne ayant connaissance du dossier.

Les sources ont indiqué que l'Italie considérait également le cadre réglementaire comme trop complexe, étant donné que les deux entreprises opèrent dans de nombreux pays.

Il n'y a eu aucune discussion concrète entre l'Italie et la France, ni au niveau gouvernemental ni entre leurs branches d'investissement.

L'agence d'investissement française Bpifrance détient une participation de 8% dans Worldline, tandis que la banque d'État italienne Cassa Depositi e Prestiti (CDP) a porté sa participation dans Nexi à 18,25%.

Nexi se négocie aujourd'hui à environ la moitié des 9 euros par action auxquels elle a été cotée en 2019.

Bien que certains des actionnaires de fonds de Nexi soient largement connus pour envisager une sortie, compte tenu des nombreuses années passées à investir dans l'entreprise, elle a suscité de l'intérêt de la part d'autres sociétés de capital-investissement.

La baisse du prix de l'action rend difficile pour les actionnaires de fonds de Nexi de sortir, surtout qu'ils ont des niveaux d'entrée très différents, ont précédemment déclaré des sources.

Les actions de Worldline ont chuté de 91% depuis mi-2021 lorsque l'enthousiasme des investisseurs pour les entreprises de paiements a atteint son apogée, après avoir enregistré trois alertes sur résultats en l'espace d'un an avec le PDG de longue date Gilles Grapinet en septembre.