Le gouvernement italien a durci ses lois sur la citoyenneté, rendant plus difficile la revendication d'un passeport italien par les personnes cherchant à explorer leur histoire familiale. Selon les règles existantes, toute personne prouvant avoir un ancêtre italien vivant après le 17 mars 1861 pouvait demander la citoyenneté. Cependant, le ministre des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a signalé des abus, avec une afflux de demandes aux consulats à l'étranger, attirés par les avantages du passeport italien.
Désormais, seules les personnes ayant au moins un parent ou un grand-parent né en Italie ou dans un État membre de l'Union européenne pourront automatiquement bénéficier de la citoyenneté par descendance. Tajani a souligné que devenir citoyen italien est une démarche sérieuse, loin d'un simple passeport pour faire des emplettes.
Le ministère des Affaires étrangères a noté une augmentation significative des citoyennetés accordées à l'étranger, particulièrement en Amérique du Sud, où des millions d'Italiens ont émigré aux 19e et 20e siècles. Entre 2014 et 2024, le nombre d'Italiens vivant à l'étranger a augmenté de 40 %, atteignant 6,4 millions. En Argentine, les reconnaissances de citoyenneté sont passées de 20 000 en 2023 à 30 000 en 2024.
Tajani a également indiqué que certaines entreprises tiraient profit de la recherche d'ancêtres, engorgeant les bureaux municipaux de demandes de documents. Il a annoncé que les demandes de nationalité seraient désormais traitées directement à Rome pour alléger la charge des consulats.
La population italienne s'élève à environ 59 millions, et le ministère a estimé que 60 à 80 millions de personnes dans le monde pouvaient prétendre à la citoyenneté selon les anciennes règles. Le premier ministre, Giorgia Meloni, a évoqué la possibilité d'attirer des Chrétiens d'ascendance italienne de pays comme le Venezuela pour contrer le déclin démographique de l'Italie. Les critiques des lois sur la citoyenneté par ascendance affirment qu'elles sont injustes, accordant la nationalité à des personnes sans lien significatif avec l'Italie, tandis que les enfants de migrants nés et élevés en Italie, parlant fluentement l'italien, doivent attendre leurs 18 ans pour demander un passeport.