La situation sur les marchés a été particulièrement chaotique cette année, marquée par le retour au pouvoir du président américain Donald Trump. Bien que les actions mondiales soient presque au même niveau qu'au début de l'année, la volatilité est loin des sommets atteints durant la pandémie ou la crise financière.
Le marché de l'or, considéré comme une valeur refuge, a connu son meilleur trimestre depuis 1986, alors que le dollar s'enfonce vers son pire début d'année depuis la crise de 2008. Les géants technologiques américains, surnommés les "Magnificent Seven", ont perdu près de 2 trillions de dollars de valeur, devancés par des concurrents chinois et des entreprises de défense européennes.
Nicolas Forest, directeur des investissements chez Candriam, a souligné la rapidité du retournement des marchés, signalant que le risque de récession est désormais prépondérant. Cela a entraîné un retournement du marché obligataire mondial de 140 trillions de dollars.
Les rendements des bons du Trésor américains semblent finir le premier trimestre avec un respectable 2,7 %, tandis que les rendements des Bunds allemands ont augmenté de plus de 40 points de base. C'est le plus grand mouvement trimestriel des rendements observé depuis 2023.
Au Japon, les rendements des obligations à dix ans ont atteint leur plus haut niveau depuis 2008, en anticipation de nouvelles hausses des taux par la Banque du Japon. La chute de 4 % du dollar a offert aux devises des marchés émergents une rare opportunité, notamment le rouble, qui a bondi de 35 % grâce aux relations retrouvées entre Trump et Poutine.
Les devises polonaise et tchèque, bénéficiaires potentielles de la fin du conflit en Ukraine, augmentent également. En revanche, la roupie indonésienne a chuté de près de 7 % suite à l'incarcération du principal rival politique d'Erdogan.
Le bitcoin, toujours volatile, a grimpé de près de 20 % à l'entrée de Trump en fonction, avant de plonger de près de 30 % face à un projet de réserve en cryptomonnaies insatisfaisant.
Les prix du pétrole continuent de fluctuer, tandis que l'or a bondi de 17 % et le cuivre a progressé de 11 %, défiant les inquiétudes économiques mondiales. Toutefois, les prix du café arabica ont presque doublé en raison de sécheresses sévères.
Pour le deuxième trimestre, les investisseurs attendent d'éventuelles annonces sur le grand plan tarifaire de Trump, qui pourrait déclencher des récessions à l'échelle mondiale. Neil Robson, responsable des actions mondiales chez Columbia Threadneedle, prévoit soit une période de repli significatif, soit un rebond.