Le membre du conseil de la Banque centrale européenne, Piero Cipollone, a déclaré lundi que la possibilité d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt par la BCE se renforce, quelques jours après qu'un autre responsable affichant des vues similaires l'ait suggéré.
Depuis juin dernier, la BCE a réduit les taux d'intérêt à six reprises, mais n'a pas donné beaucoup d'indications sur son prochain mouvement après la dernière diminution lors de la réunion de mars, affirmant que l'incertitude est destinée à guider les marchés.
Cependant, Cipollone a fait valoir que les conditions économiques ont évolué depuis cette réunion et que l'inflation pourrait diminuer plus rapidement que prévu. Il a déclaré dans une interview accordée au quotidien espagnol Expansion que des éléments clés avaient émergé, renforçant les arguments en faveur d'une poursuite des baisses de taux, et que l'objectif d'inflation pourrait être atteint plus tôt que les dernières prévisions ne l'indiquent.
Le gouverneur de la banque centrale grecque a exprimé des arguments similaires vendredi, soutenant que tous les signes pointaient vers une réduction en avril.
Cipollone a également mentionné que les prix de l'énergie avaient considérablement baissé depuis la réunion du 6 mars, que l'euro s'était apprécié et que les taux réels avaient augmenté, contribuant ainsi à une baisse plus rapide de l'inflation. Selon lui, l'imposition éventuelle de tarifs par les États-Unis sur les exportations européennes aurait un impact négatif sur la demande, renforçant encore la tendance à la baisse de l'inflation. Il a également souligné que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourraient amener ce dernier à rediriger ses produits vers le marché européen, augmentant ainsi la pression à la baisse sur les prix.
Les marchés financiers estiment à environ 60 % la probabilité d'une baisse des taux en avril, tandis qu'un mouvement d'ici juin est déjà intégré dans les anticipations. Les investisseurs anticipent ensuite une autre baisse, probablement en décembre, portant le taux de dépôt de la BCE à 2 % d'ici fin 2025.