Un migrant colombien-vénézuélien, expulsé des États-Unis et détenu dans une prison de haute sécurité au Salvador, n'a aucun casier judiciaire ni lien avec un gang vénézuélien, selon sa femme qui a dénoncé des violations de ses droits.
L'administration de Donald Trump est sous pression pour fournir des détails sur les expulsions de centaines de migrants vers le Salvador, alors qu'un juge américain examine si les autorités ont enfreint son ordre bloquant temporairement ces expulsions. Trump a invoqué la loi sur les ennemis étrangers de 1798, affirmant qu'elle lui permettait d'expulser des membres présumés du gang vénézuélien Tren de Aragua. Les migrants sont retenus au Salvador dans le cadre d'un accord avec le gouvernement du président Nayib Bukele.
Deicy Aldana, 26 ans, a déclaré que son mari, Andrés Guillermo Morales, citoyen colombien-vénézuélien de 26 ans, possédait un permis de travail légal aux États-Unis dans le cadre de sa demande d'asile, lorsqu'il a été arrêté par l'ICE début février. Son autorisation de travail a été vérifiée par Reuters.
Aldana, citoyenne colombienne, a exprimé son désarroi, affirmant que son mari est un travailleur acharné, et s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles il a été associé au Tren de Aragua alors qu'il n'a pas de casier judiciaire, tant en Colombie qu'au Venezuela. Elle a partagé des documents prouvant qu'il n'a aucune condamnation en Colombie, ce que Reuters a confirmé.
Aldana a également exprimé son inquiétude quant à la violation des droits de son mari et d'autres Vénézuéliens. Certaines familles de migrants expulsés ont rapporté que l'ICE leur avait dit que leurs proches avaient des liens avec un gang violent.
Morales travaillait dans une entreprise de climatisation puis dans une société de ciment, selon Aldana, qui a précisé qu'il avait plusieurs tatouages, mais aucun n'était lié à un gang.
Aldana a indiqué que l'ICE n'avait pas répondu à une demande de commentaire sur le cas de Morales. Elle a également mentionné qu'on lui avait indiqué lors d'un appel avec l'ICE que son mari se trouvait au Salvador.
Morales avait reçu un ordre d'expulsion signé vers la Colombie, et le consulat de ce pays à San Francisco lui avait annoncé qu'il serait expulsé vers Bogotá, a-t-elle dit. Elle a ajouté que son mari lui avait ultérieurement révélé avoir signé un document modifiant son expulsion vers le Venezuela.
Le ministère colombien des affaires étrangères suit le dossier, selon Aldana, qui a déclaré qu'elle ferait tout pour obtenir la libération de son mari, affirmant avoir des preuves qu'il n'est pas un criminel.