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Ancien maire haïtien reconnu coupable de fraude à l'obtention de visa aux États-Unis liée à la torture.

Un ancien maire haïtien a été reconnu coupable vendredi de mensonges concernant une campagne brutale pour éliminer ses opposants politiques afin d'obtenir une carte verte lui permettant de vivre aux États-Unis.

Jean Morose Viliena, résident permanent légal aux États-Unis, a été déclaré coupable par un jury fédéral de Boston de trois chefs de fraude à l'immigration. Au moment de son inculpation en 2023, il travaillait comme chauffeur de camion et vivait à Malden, dans le Massachusetts.

Les procureurs ont élaboré ces accusations un jour après qu'un autre jury a condamné l'ancien maire de la commune rurale de Les Irois à verser 15,5 millions de dollars à trois Haïtiens qui l'accusaient de persécutions. Viliena, 52 ans, fait appel de ce verdict et soutient son innocence. Le juge fédéral F. Dennis Saylor a fixé l'audience de détermination de la peine au 20 juin. L'avocat de Viliena n'a pas répondu à une demande de commentaire.

Les affaires criminelles et civiles mettent en lumière la violence généralisée qui sévit en Haïti. Les procureurs indiquent qu'en faisant une demande de visa en 2008, Viliena avait affirmé sur un formulaire qu'il n'avait pas "ordonné, exécuté ou assisté matériellement des meurtres extrajudiciaires et d'autres actes de violence contre le peuple haïtien."

En réalité, après avoir été élu maire de Les Irois en décembre 2006, Viliena aurait personnellement commis ou ordonné des mutilations, des atteintes à l'intégrité physique, des humiliations ou des meurtres de ses adversaires, selon les procureurs. Les victimes incluent les trois Haïtiens ayant déposé la plainte, à savoir David Boniface, Juders Yseme et Nissage Martyr.

Cette affaire a été déposée en 2017 en vertu de la loi sur la protection des victimes de torture, qui permet des poursuites judiciaires aux États-Unis contre des officials étrangers accusés de meurtres extrajudiciaires ou de torture lorsque les voies de recours dans leur pays d'origine sont épuisées.

Les procureurs ont dit que Viliena avait dirigé en 2007 un groupe d'hommes armés vers la maison de Boniface, qui a ensuite battu et abattu son frère, et avait par la suite mobilisé un groupe en 2008 qui a battu et tiré sur Martyr et Yseme dans une station de radio communautaire.