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PARIS, 11 février - Le groupe de presse Les Echos-Le Parisien, propriété du géant LVMH, n'est pas partie à un procès impliquant des médias français contre X d'Elon Musk auquel il avait initialement prévu de participer, selon un responsable judiciaire, et quatre sources de l'industrie des médias ont déclaré que les journaux LVMH n'avaient plus l'intention de poursuivre la plateforme.

Les Echos-Le Parisien et d'autres journaux français, y compris des publications appartenant au Monde et au Figaro, avaient annoncé en novembre leur intention d'intenter un procès pour contraindre X à les indemniser pour du contenu actuellement non rémunéré visible sur la plateforme de médias sociaux.

De tels frais, destinés à garantir la disponibilité généralisée du contenu journalistique sur les plateformes numériques tout en offrant aux éditeurs une stabilité financière accrue, sont requis en vertu des règles de l'UE sur le droit d'auteur et les droits voisins.

Poursuivre le procès aurait opposé LVMH et son actionnaire majoritaire et PDG, Bernard Arnault, à Musk, l'homme le plus riche du monde et à Donald Trump, l'actuel président américain. Arnault avait assisté à l'investiture de Trump.

Deux des sources ont indiqué que Les Echos-Le Parisien avait informé les hauts dirigeants des autres journaux de sa décision de ne pas poursuivre en justice, sans préciser les raisons de cette décision.

"Nous avons en effet formulé une telle menace contre X par le passé. D'autres discussions ont eu lieu depuis," a déclaré un porte-parole de Les Echos-Le Parisien, refusant d'apporter plus de détails.

LVMH a refusé de commenter. L'avocat français de X a également refusé de commenter.

Les trois groupes de médias avaient conjointement obtenu en mai 2024 une ordonnance du tribunal pour contraindre X à divulguer des données de trafic et des recettes publicitaires permettant aux journaux d'évaluer les niveaux d'indemnisation pour leur contenu.

Alors que Le Monde et Le Figaro avaient lancé conjointement l'affaire il y a un mois dans un dépôt au tribunal, l'unité LVMH n'était pas impliquée dans la procédure, selon un greffier du tribunal judiciaire de Paris ayant consulté le dépôt.

Les Echos est le principal quotidien économique français. Le Parisien est un quotidien généraliste.

Dans un article publié par Les Echos en novembre, le PDG de Les Echos-Le Parisien, Pierre Louette, avait déclaré que X, "tout comme n'importe quelle autre plateforme" qui génère du trafic et des revenus à partir du contenu du journal, "doit se conformer" aux règles de l'UE en matière de droit d'auteur.

"C'est une question de sauvegarde de l'information de qualité, le fondement même de notre démocratie," avait-il ajouté.

Des éditeurs français, y compris Les Echos-Le Parisien, avaient remporté une affaire similaire devant l'autorité de la concurrence française contre Google d'Alphabet en 2021. Ils avaient également conclu un accord avec Meta sur des questions similaires.

"La loi sur les droits voisins s'applique à tous," avait déclaré Louette, qui préside également l'association principale des éditeurs de journaux français, dans une récente interview au Figaro.

Le mois dernier, Les Echos-Le Parisien faisait partie d'un groupe de journaux ayant annoncé un procès similaire contre la plateforme LinkedIn de Microsoft. Une date d'audience n'a pas encore été annoncée.

LVMH avait acheté Les Echos en 2007 avant de reprendre le quotidien généraliste Le Parisien en 2015 dans le cadre d'une vaste expansion dans le domaine des médias. L'année dernière, LVMH avait acquis Paris Match, un magazine hebdomadaire bien connu couvrant la politique, le divertissement et les célébrités. Le conglomérat possède également une station de radio française.

Bernard Arnault avait loué le mois dernier un "vent d'optimisme" qu'il disait voir souffler aux États-Unis après l'élection de Trump et avait exprimé son soutien au rôle de Musk à la Maison Blanche.

Arnault avait déclaré que la France "devrait agir comme aux États-Unis et nommer quelqu'un pour réduire la bureaucratie."