BERLIN, 23 février (Reuters) - Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un parti d'extrême droite arrive en deuxième position, un résultat qui le maintiendra hors du gouvernement mais en fera un redoutable adversaire des partis au pouvoir.
L'Alternative pour l'Allemagne, qui a évolué depuis sa fondation en 2013 en tant que parti d'économistes libertaires vers un groupe anti-immigration pro-Russie, est annoncée avoir remporté le soutien d'un Allemand sur cinq.
L'AfD a peu de chances de rejoindre le gouvernement car les autres partis maintiennent un "mur de feu" pour l'en empêcher, mais sa dirigeante a laissé entendre dans son discours de victoire qu'il ne serait qu'une question de temps avant que cela ne change.
"Notre main reste tendue pour former un gouvernement", a-t-elle déclaré à ses partisans, ajoutant que ce serait assimilable à une "fraude électorale" si les conservateurs arrivés en tête choisissaient de gouverner avec les partis de gauche plutôt qu'eux.
Si cela arrivait, a-t-elle dit, "la prochaine fois, nous arriverons premiers".
Weidel, la dirigeante d'un parti nativiste prônant les valeurs familiales traditionnelles tout en élevant ses enfants avec une femme sri-lankaise basée en Suisse, a affirmé que l'AfD était désormais "un parti mainstream".
Autrefois isolé sur le plan international, elle compte désormais un allié à la Maison Blanche, où Elon Musk, conseiller de Donald Trump et l'homme le plus riche du monde, publie régulièrement ses tweets.
"C'est un sentiment incroyable. Je suis ici depuis sa fondation et le voir à 20 % est incroyable. Nous serons exclus de la coalition, mais comme vous pouvez le constater, les conservateurs reprennent toutes nos positions", a déclaré Gilbert Kalb, membre de l'AfD, lors d'une célébration au siège du parti.
Si les applaudissements étaient quelque peu atténués, c'est parce que bien que sa part de vote ait doublé depuis 2021, le résultat est en deçà des attentes les plus optimistes.
Traditionnellement un parti de retraités, l'AfD a séduit les jeunes, nombreux à avoir subi des années de croissance économique morose. Les données des sondages de sortie des urnes indiquaient que 22 % des 25-34 ans ont voté pour le parti, contre 10 % des plus de 70 ans.
Avant l'annonce du résultat, de jeunes hommes en costumes ajustés se pressaient au siège, buvant de la bière et mangeant des saucisses.
L'AfD a subi des vagues successives de radicalisation depuis sa création et est aujourd'hui sous surveillance des services de sécurité en tant que menace antidémocratique pour l'ordre constitutionnel de l'Allemagne.
Ses politiques incluent une restr...