Introduction
Meta, propriétaire de Facebook, a annoncé un investissement de 14,8 milliards de dollars dans Scale AI, ainsi que l'embauche de son PDG. Ce mouvement pourrait susciter des interrogations sur la manière dont l'administration Trump interprète les accords dits d'acquisition.Contexte
L'accord, annoncé jeudi, confère à Meta une participation non-votante de 49% dans Scale AI, une entreprise qui utilise des travailleurs occasionnels pour étiqueter manuellement des données. Parmi ses clients, on trouve des concurrents de Meta tels que Microsoft et OpenAI, le créateur de ChatGPT. Contrairement à une acquisition classique, cet accord ne nécessite pas d'examen par les régulateurs antitrust américains, même si des enquêtes pourraient être lancées si l'accord paraît conçu pour éviter cette nécessité ou nuire à la concurrence.Développements
L'accord a été structuré pour éviter des problèmes potentiels, comme couper l'accès des concurrents aux services de Scale ou donner à Meta un aperçu des opérations de ses rivaux. Cependant, des informations exclusives rapportent qu'Alphabet reconsidère sa situation, compte tenu de la participation de Meta, et que d'autres clients envisagent de prendre du recul. Un porte-parole de Scale AI a déclaré que son activité, qui englobe des collaborations avec de grandes entreprises et des gouvernements, reste solide et insiste sur la protection des données des clients.Alexandr Wang, le PDG de 28 ans de Scale, qui rejoint Meta dans le cadre de cet accord, continuera de siéger au conseil d'administration de Scale, mais son accès à certaines informations sera limité. William Kovacic, directeur du centre de droit de la concurrence à l'Université George Washington, a noté que les grandes entreprises technologiques considèrent que l'environnement réglementaire pour les partenariats en IA est plus facile à naviguer sous Trump que sous l'ancien président Joe Biden. Cependant, les autorités de la concurrence montrent une certaine méfiance à l'égard des grandes plateformes technologiques.
Les enquêtes de la Federal Trade Commission (FTC) sur les anciens accords d'acquisition sont apparemment à un point mort. Sous l'administration Biden, la FTC a enquêté sur l'accord d'Amazon visant à recruter des cadres supérieurs et des chercheurs de la startup d'IA Adept, ainsi que sur Inflection AI, ce qui a permis à Microsoft d'utiliser les modèles d'Inflection et d'embaucher la majorité de son personnel, y compris les co-fondateurs. L'accord d'Amazon a été finalisé sans réaction supplémentaire du régulateur, et la FTC n'a jusqu'à présent pris aucune mesure d'application contre Microsoft concernant Inflection.
David Olson, professeur de droit antitrust au Boston College Law School, a déclaré qu'il était judicieux pour Meta de prendre une participation minoritaire non-votante, ce qui pourrait les protéger d'éventuelles attaques. Néanmoins, il reste possible que la FTC souhaite examiner l'accord.
Certains sceptiques, dont la sénatrice américaine Elizabeth Warren du Massachusetts, estiment que l'investissement de Meta mérite un examen approfondi. Elle a souligné que si cet accord enfreint la loi fédérale en diminuant la concurrence ou en facilitant une domination illégale, les autorités antitrust devraient enquêter et le bloquer.