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MADRID, 28 janvier (Reuters) - Le gouvernement minoritaire de l'Espagne a conclu mardi un accord avec le parti séparatiste catalan Junts pour approuver plusieurs mesures économiques au parlement, brisant une impasse qui suscitait des doutes sur sa capacité à faire adopter toute législation.

L'accord pourrait être de bon augure pour le projet de budget de cette année, qui n'a pas encore été présenté par l'administration du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez. En attendant, l'Espagne reconduit son plan de dépenses de 2023, comme elle l'a fait l'année dernière.

Sanchez a déclaré que l'accord inclut une augmentation des retraites, des fonds d'aide pour la région de Valence touchée par des inondations meurtrières fin octobre, et une prolongation de six mois des subventions aux transports en commun, qui faisaient partie d'un projet de loi rejeté par le parlement la semaine dernière.

Nous avons travaillé dur jusqu'au bout et finalement, les choses avancent pour le bénéfice de la majorité sociale... Le dialogue, la négociation et l'accord sont les signes d'identité de mes gouvernements, a déclaré Sanchez aux journalistes, s'attendant à ce que la législation soit approuvée par une majorité solide.

Dans un communiqué, Junts a confirmé l'accord, mais a indiqué qu'il excluait toutes les mesures fiscales, qui seraient "négociées ultérieurement".

La Junts, conservatrice sur le plan fiscal, s'est opposée à l'extension de la taxe exceptionnelle sur les entreprises énergétiques, entre autres, en faisant valoir que ce prélèvement affectait les investissements dans la région riche de Catalogne.

L'administration de centre-gauche de Sanchez se retrouve dans une position délicate à chaque vote, jonglant avec des concessions aux partis de tout le spectre politique ayant des demandes contradictoires, comme le parti de gauche radicale Podemos et la Junts de centre-droit.

Le chef de la Junts, Carles Puigdemont, a déclaré plus tôt ce mois-ci que son parti ne soutiendrait pas le gouvernement à moins qu'une "crise de confiance" entre eux ne soit résolue.

En décembre, la Junts a exhorté Sanchez à se soumettre à une motion de confiance, qu'il a initialement rejetée, le Premier ministre ayant le choix constitutionnel d'ignorer la demande non contraignante du Parlement.

L'accord conclu mardi avec le parti catalan prévoit que la chambre basse débattra de l'initiative demandant que Sanchez soit soumis à la motion de confiance.

Interrogé s'il se soumettrait à une telle motion, Sanchez a déclaré qu'il ne voyait "aucune nécessité de le faire".