Publié le 14 mars 2025Alpha News : Articles vérifiées en français

Le leader serbe de Bosnie crie "arrêtez-nous" alors qu'il avance avec des lois séparatistes.

Le leader serbe de Bosnie crie "arrêtez-nous" alors qu'il avance avec des lois séparatistes.

SARAJEVO, 13 mars (Reuters) - La République serbe de Bosnie a avancé jeudi avec des réformes séparatistes en violation de la constitution du pays, et son dirigeant pro-russe Milorad Dodik a publiquement provoqué les procureurs de l'État un jour après qu'ils aient émis un mandat d’arrêt à son encontre.

Ces actions montent les enjeux dans un différend opposant Dodik et ses alliés, la Russie et la Serbie, aux États-Unis et à l’Union européenne, représentant ainsi l'une des plus grandes menaces à la paix dans les Balkans depuis les conflits des années 1990 qui ont suivi l'effondrement de la Yougoslavie.

Les procureurs de l'État bosnien ont ordonné mercredi l'arrestation de Dodik pour avoir ignoré une convocation de la cour, ce à quoi Dodik a promis de résister avec l'aide de la Russie. Sa force de police régionale a déclaré qu'elle protégerait Dodik contre son arrestation.

"Vous voulez nous arrêter ? Allez-y, essayez de nous arrêter", a crié Dodik lors d'une longue allocution devant les parlementaires de la République serbe jeudi.

Dodik a affirmé que les charges portées contre lui démontraient que lui et ses alliés avaient un plan politique pour créer un nouvel ordre constitutionnel.

Le parlement de la République serbe autonome discutait jeudi du projet d'une nouvelle constitution qui doterait la région d'une autorité souveraine. Il prévoit également la création d'une armée et d'une justice serbes distinctes, ainsi que le droit à l'autodétermination et à rejoindre d'autres unions d'États. Dodik préfère rejoindre la Serbie voisine.

La Bosnie est composée de la Fédération bosniaque-croate et de la République serbe depuis la fin de la guerre de 1992-1995, au cours de laquelle 100 000 personnes ont été tuées. Ces entités sont liées par un gouvernement central faible dans un État supervisé par un envoyé international dont le rôle est de prévenir un retour au conflit dans le pays.

Le différend le plus récent a commencé après que Dodik ait défié les décisions de l'envoyé international. Il a été condamné à un an de prison et interdit d'exercer des fonctions publiques pendant six ans.

En réponse, Dodik a initié des lois à partir de la région. Le bureau des procureurs de l'État a alors ouvert une enquête sur ce qu'il a décrit comme une attaque contre l'ordre constitutionnel.