Le 9 février (Reuters) - Le gouvernement du Nicaragua a qualifié le Vatican de "dément" et de "pédophile" dimanche, deux jours après une interview sur la chaîne de télévision catholique EWTN avec l'évêque nicaraguayen Rolando Alvarez, l'un des plus féroces critiques du président Daniel Ortega.
Les commentaires font partie des attaques les plus virulentes du gouvernement Ortega contre le Vatican, après avoir accusé les institutions catholiques de chercher à saper le gouvernement et expulsé près de 50 prêtres et religieuses.
Les analystes estiment que les tensions accrues pourraient exercer une pression supplémentaire sur les évêques et prêtres catholiques qui restent dans le pays d'Amérique centrale, et limiter la possibilité de rapprochement avec le Saint-Siège.
Le ministère des Affaires étrangères du Nicaragua a qualifié la plus haute institution catholique de "Vatican dépravé et pédophile", affirmant qu'elle "s'allie avec des forces des ténèbres, de la barbarie, du génocide et du mal", ajoutant qu'elle était "très coupable de crimes contre l'humanité."
L'interview d'Alvarez le 7 février était sa première depuis sa libération en janvier 2024 après plus d'un an de détention.
Il a exprimé sa gratitude pour sa guérison physique et mentale et son espoir pour le peuple nicaraguayen, affirmant : "Dans la diaspora, la foi grandit toujours et l'espoir se renforce."
L'arrestation d'Alvarez en 2022 a été l'une des détentions les plus médiatisées lors d'une répression des dissidents qui a découlé des manifestations de 2018 ayant entraîné la mort de plus de 350 personnes et suscité une condamnation internationale pour les violations des droits de l'homme.
Ces derniers mois, le pape François a demandé aux catholiques de prier pour le Nicaragua, appelant en décembre à "un chemin de dialogue respectueux et constructif.".