PARIS, 27 février (Reuters) - Les négociations sur les retraites entre les syndicats français et les employeurs doivent tracer un chemin pour rééquilibrer les finances du système de retraite d'ici la fin de la décennie, a déclaré jeudi le Premier ministre François Bayrou.
Les syndicats et les fédérations patronales ont entamé des discussions jeudi pour modifier une réforme des retraites de 2023, très impopulaire, qui prévoit une augmentation progressive de l'âge de départ à la retraite de deux ans à 64 ans.
"L'objectif des négociateurs devrait être de rétablir l'équilibre des finances du système de retraite à court terme tout en proposant de réelles améliorations pour les citoyens", a déclaré Bayrou dans une lettre aux participants consultée par Reuters.
"J'aimerais fixer comme objectif 2030", a-t-il ajouté.
Pour préparer le terrain aux discussions, la Cour des comptes a souligné que la France ne pouvait pas se permettre de revenir sur la réforme de 2023, qui coûterait, selon ses estimations, 13 milliards d'euros (13,6 milliards de dollars).
Même avec la réforme de 2023, le déficit entre les cotisations de retraite des travailleurs et des employeurs et les versements aux retraités atteindrait 15 milliards d'euros d'ici 2035 si aucune mesure supplémentaire n'était prise pour le réduire, a indiqué la Cour des comptes.
Les syndicats souhaitent annuler l'augmentation de l'âge de la retraite, tandis que les fédérations patronales veulent éviter des contributions supplémentaires sur la masse salariale qui augmenteraient le coût du travail.
Bayrou, partisan de longue date de la rigueur budgétaire, a indiqué que toutes les options étaient sur la table des négociations entre les syndicats et les employeurs, y compris l'âge de départ à la retraite, tant que les changements ne creusent pas davantage le déficit du système de retraite.
(1 euro = 0,9543 dollars).