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L'élection en Allemagne dans les sondages, les partis et les débats politiques.

BERLIN, 17 février (Reuters) - L'Allemagne tiendra une élection nationale anticipée le 23 février suite à la coalition à trois voies du Chancelier Olaf Scholz.

Voici les principaux partis en lice, leurs positions dans les sondages et les enjeux politiques clés :

L'Allemagne compte deux partis centristes de type "grands rassemblements" : les Sociaux-démocrates de centre-gauche d'Olaf Scholz (SPD) et les conservateurs de l'opposition, une alliance de l'Union chrétienne (CDU) et de leur parti frère bavarois, l'Union chrétienne-sociale (CSU).

Les deux partis ont perdu du soutien ces dernières années, au profit de partis plus petits comme les Verts et l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) d'extrême droite.

Le SPD, les conservateurs, les Verts et l'AfD présentent tous des candidats au poste de chancelier.

Se présentent également les néolibéraux du Parti libéral-démocrate (FDP), l'extrême gauche de Die Linke, et l'Alliance de gauche de Sahra Wagenknecht (BSW), qui risquent tous de ne pas atteindre le seuil de 5% pour entrer au Parlement, selon les sondages d'opinion.

Les conservateurs mènent les sondages nationaux depuis plus de deux ans et se situent à 30%, selon la dernière enquête publiée par l'institut Forsa le 16 février, suivis par l'AfD à 20%.

Le SPD de Scholz, avec 16%, est passé de la première place qu'il avait obtenue lors des élections de 2021 à la troisième place. Il est suivi des Verts à 13% et de Die Linke à 7%. Le FDP est crédité de 5%, et le BSW de 4%, selon le dernier sondage.

Les analystes notent que les sondages peuvent évoluer rapidement car les électeurs sont moins fidèles aux partis qu'auparavant. Lors de la campagne électorale de 2021, les conservateurs sont passés de favoris à dauphins en quelques mois.

- Ukraine

Les partis traditionnels allemands sont tous en faveur d'aider l'Ukraine à repousser la Russie, tandis que l'AfD et le BSW veulent mettre fin aux livraisons d'armes à Kyiv et reprendre de bonnes relations avec Moscou.

Cependant, Scholz et son SPD adoptent récemment un ton plus prudent, mettant en avant la nécessité de la diplomatie, contrairement aux conservateurs, aux Verts et au FDP, qui sont tous en faveur de l'Allemagne livrant des missiles Taurus à longue portée à Kyiv.

- Relance de l'économie

L'économie la plus importante d'Europe a connu en 2024 sa deuxième année consécutive de pire performance en deux décennies. Les prix élevés de l'énergie jouent un rôle majeur dans cette situation et restent un défi redoutable pour les ménages et les entreprises en Allemagne.

Le CDU, le SPD et les Verts s'accordent sur l'expansion des énergies renouvelables pour réduire les coûts, mais divergent sur les approches de financement. Le CDU et l'AfD proposent également d'envisager un retour à l'énergie nucléaire, une idée rejetée par le SPD et les Verts. L'AfD s'oppose totalement aux subventions pour les énergies renouvelables.

Scholz a proposé d'encourager l'investissement privé et de moderniser les infrastructures grâce à un fonds de 100 milliards d'euros, hors budget. Son SPD prévoit également une réduction directe de 10% sur les investissements en équipements des entreprises.

Robert Habeck des Verts a, comme Scholz, plaidé pour une réforme de la règle d'or en Allemagne pour permettre des dépenses publiques plus élevées.

Le leader des conservateurs, Friedrich Merz, avait également signalé son soutien à une réforme modérée de la règle d'or, mais le manifeste de son parti s'est engagé à la maintenir. L'AfD et le FDP défendent vigoureusement la limitation de l'emprunt public.

Le manifeste CDU/CSU propose des allégements financiers importants pour les entreprises et les citoyens, y compris des réductions d'impôts sur le revenu et les sociétés, et des charges électriques plus basses. Ils n'ont pas précisé comment cela serait financé.

L'AfD veut que l'Allemagne abandonne l'euro, réintroduise le mark allemand et envisage éventuellement de quitter l'UE.

- Migration

Une série d'attaques violentes liées à des suspects étrangers en Allemagne a accru les préoccupations du public en matière de sécurité et de migration, incitant les partis politiques à des mesures plus strictes en matière de migration.

Merz a présenté un projet de loi avec le soutien de l'AfD, brisant un tabou contre la coopération avec le parti d'extrême droite, cependant, il n'a pas réussi à obtenir une majorité pour sa mise en œuvre.

Dans l'ensemble, la CDU conservatrice a adopté une position plus stricte en matière d'immigration ces dernières années, plaidant pour le renvoi des demandeurs d'asile aux frontières et pour des limites en matière de réunification familiale et de naturalisation des réfugiés.

L'AfD, anti-Islam et anti-migration, appelle à fermer les frontières et à ce que les demandeurs d'asile n'aient plus le droit à la réunification familiale. Certains membres éminents de l'AfD sont allés plus loin dans leurs propos en évoquant le renvoi de millions de personnes d'origine étrangère, y compris des citoyens allemands.

Le SPD lui-même a durci sa position en renforçant les contrôles aux frontières et en accélérant les expulsions, bien qu'il souhaite également faire venir davantage de travailleurs qualifiés étrangers.

En revanche, les Verts maintiennent une politique d'asile plus ouverte, promouvant des initiatives de sauvetage en mer soutenues par l'État, simplifiant les processus de réunification familiale et renforçant l'intégration.