FRANCFORT, 28 jan (Reuters) - Les banques de la zone euro ont resserré l'accès au crédit des entreprises le trimestre dernier et prévoient un resserrement supplémentaire au cours des trois premiers mois de 2025, selon une enquête de la Banque centrale européenne publiée mardi, renforçant ainsi le cas en faveur de nouvelles baisses de taux d'intérêt alors que l'économie ralentit.
La croissance des prêts est restée globalement stagnante pour la majeure partie de l'année 2024, la reprise économique tant attendue ne s'étant pas concrétisée en raison d'une consommation faible, d'une récession industrielle de deux ans, d'une demande d'exportation modeste et de dépenses gouvernementales sans enthousiasme.
Les banques s'attendaient à resserrer les critères de crédit ou les conditions d'approbation des prêts pour les entreprises, mais elles l'ont fait bien plus que prévu, malgré une demande globalement faible, a déclaré la BCE sur la base de son Enquête trimestrielle sur le crédit, une donnée clé pour la décision sur les taux d'intérêt de jeudi.
Cela a été motivé par des risques perçus plus élevés liés aux perspectives économiques, à la situation spécifique de l'industrie et des entreprises, et à une tolérance plus faible au risque des banques, a déclaré la BCE.
Les critères de crédit se sont resserrés dans tous les secteurs, mais surtout dans l'immobilier commercial, le commerce de gros et de détail, la construction et la fabrication énergivore, a ajouté la banque.
Concernant les prêts hypothécaires, les critères de crédit sont restés globalement inchangés, mais c'est également une déception puisque les banques avaient prédit un "fort" assouplissement lorsque la BCE les avait interrogées il y a trois mois.
Au cours du trimestre en cours, les banques s'attendent à resserrer les critères de crédit à la fois pour les ménages et les entreprises, suggérant une croissance du crédit faible.
La BCE a abaissé les taux d'intérêt quatre fois l'année dernière et quatre autres baisses sont prévues pour 2025, la première intervenant ce jeudi alors que l'inflation excessive est largement maîtrisée et que l'attention s'est tournée vers la faible croissance.
Au cours du trimestre en cours, les banques s'attendent à ce que la demande de prêts reste globalement inchangée pour les entreprises et augmente davantage pour les ménages, en particulier pour les prêts immobiliers, les banques prévoyant que leur propre accès au financement reste globalement inchangé.