SARAJEVO, 10 février (Reuters) - Des centaines d'étudiants ont manifesté dans la capitale bosnienne Sarajevo lundi pour dénoncer l'absence de prise de responsabilité des autorités quant aux décès de 27 personnes survenus au début du mois d'octobre et le manque d'aide immédiate aux survivants.
Des pluies torrentielles ont provoqué des inondations et des glissements de terrain qui ont dévasté des parties du centre et du sud de la Bosnie-Herzégovine pendant la nuit du 4 octobre, détruisant des maisons, des routes et des ponts.
Dix-neuf personnes ont péri dans le seul village du sud de Donja Jablanica, après l'effondrement d'une carrière illégale ayant piégé des personnes sous des rochers. Aucune enquête n'a encore été ouverte.
La catastrophe a mis en lumière les difficultés de gestion des fonds dans ce pays balkanique fragmenté, doté de multiples gouvernements.
Les autorités ont été lentes à entamer les travaux de reconstruction ou à distribuer l'aide octroyée par l'Union européenne et d'autres gouvernements étrangers.
"Où sont les dons? Où est la réhabilitation? Où est la transparence? Où est la responsabilité?", lisait une immense bannière que les manifestants portaient devant le parlement national.
"Les étudiants sont venus demander des comptes à tous ceux qui ont directement ou indirectement contribué à la mort de 19 personnes après l'effondrement d'une carrière illégale au-dessus de Donja Jablanica", a déclaré Imran Pasalic, président du Parlement des étudiants de l'Université de Sarajevo.
La Bosnie a été divisée ethniquement après sa guerre dévastatrice dans les années 1990, au cours de laquelle environ 100 000 personnes ont perdu la vie, et peine toujours à surmonter ses divisions ethniques.
Certains étudiants ont déclaré manifester en solidarité avec les étudiants de Serbie voisine, qui protestent contre le désastre ferroviaire ayant causé la mort de 15 personnes en novembre et ayant rapidement dégénéré en crise politique.