Introduction
Consuelo Garcia del Cid, âgée de16 ans en 1974, a été emmenée dans un centre de réhabilitation après avoir été signalée par son cousin, un policier, pour avoir des "mauvaises fréquentations". Elle fait partie des milliers de jeunes femmes prises en charge par des institutions catholiques durant la dictature de Francisco Franco.Contexte
Ces institutions, telles que le Patronato de Proteccion a la Mujer (Conseil pour la protection des femmes), avaient pour but de réhabiliter celles accusées de comportements immoraux, souvent en utilisant des méthodes de rééducation sévères. Active jusqu'en 1985, cette opération a été mise en place par le ministère de la Justice de Franco, présidé par sa femme, Carmen Polo.Développements
Le lundi, un organisme catholique représentant la plupart des communautés religieuses impliquées dans ces institutions tiendra une cérémonie pour demander pardon aux femmes victimes, une première en Espagne. Bien que ce soit un début, de nombreux militants estiment qu'une excuse nationale est nécessaire pour les autres atrocités subies dans ces centres.Garcia del Cid souligne que la reconnaissance des victimes est cruciale. Elle décrit le centre où elle a été internée comme un endroit sombre, centré sur l'endoctrinement religieux et le travail. Les témoignages montrent que les jeunes femmes, y compris des mères célibataires et des filles dénoncées par des prêtres ou leurs proches, étaient souvent considérées comme des "mauvaises filles" pour des comportements jugés immoraux.
Mariaje Lopez, une autre survivante, se souvient des pénalités infligées aux jeunes femmes, notamment celles qui tombaient enceintes, sans que personne ne s'intéresse à qui était le père. Le centre de maternité de Penagrande, en périphérie de Madrid, est particulièrement redouté. De nombreuses jeunes femmes y ont été contraintes de donner leurs bébés pour adoption, et il circule des rumeurs sombres sur leur sort.