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Les villes allemandes peinent avec leur budget dans un contexte de coûts croissants, de faible économie, montre une étude.

BERLIN, 17 février (Reuters) - Les villes allemandes font face à de graves difficultés financières, la plupart étant incapables de présenter des budgets équilibrés cette année en raison d'une faible croissance et de dépenses sociales élevées, selon une enquête publiée lundi, quelques jours avant une élection où l'économie chancelante est un enjeu majeur pour les électeurs.

Une intense concurrence étrangère, des coûts énergétiques et des taux d'intérêt plus élevés et une incertitude économique ont pesé sur l'économie allemande, qui a rétréci en 2024 pour la deuxième année consécutive et devrait encore se contracter cette année.

Environ 37% des grandes villes en Allemagne ne parviennent pas à équilibrer leurs budgets et 47% dépendent des réserves, selon une enquête de l'Association allemande des villes.

Les résultats de l'enquête interviennent moins d'une semaine avant les élections fédérales, où l'économie chancelante est la principale préoccupation des électeurs et où le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) devrait arriver en deuxième position.

Seulement 2% des villes allemandes se montrent optimistes quant à leurs finances pour la prochaine demi-décennie, contre 64% ces cinq dernières années, et près de la moitié prévoient une détérioration de leurs budgets, laissant présager des possibles coupes dans le personnel et les services, ainsi que le gel de projets d'infrastructure.

"L'ère des budgets municipaux équilibrés est révolue... Il s'agit d'un problème structurel, et non de la faute des villes elles-mêmes", a déclaré Markus Lewe, président de l'association, lors d'une conférence de presse à Berlin ce lundi.

Lewe a souligné que le prochain gouvernement fédéral devait agir en urgence pour éviter un effondrement total des finances des villes, en adoptant des mesures telles qu'une répartition plus équitable des recettes fiscales, un financement intégral des mandats fédéraux et une réévaluation du frein à l'endettement.

Les dépenses sociales croissantes ont été un facteur important de pression sur les budgets des villes, notamment les coûts liés à la garde d'enfants, au soutien aux personnes handicapées et aux soins aux personnes âgées.

Les dépenses sociales municipales ont augmenté de 12% l'année dernière, avec un doublement des dépenses pour la protection de l'enfance et de la jeunesse au cours de la dernière décennie, passant de 32,8 milliards d'euros à 67,6 milliards d'euros (70,84 milliards de dollars), selon l'association.

Les principaux moteurs de coût sont les nouveaux mandats non financés des gouvernements fédéral et des États, rarement entièrement financés, tels que le droit légal à la garde d'enfants toute la journée.

L'afflux de réfugiés a accru les dépenses en matière de protection de l'enfance, de la jeunesse, du chômage et de l'aide sociale, a-t-il ajouté.

"Nous sommes confrontés à des tâches titanesques liées à la transformation comme les transports... l'énergie... ou la transition énergétique. Il y a à peine eu de clarification sur la manière dont ces investissements massifs devraient être financés", a déclaré Burkhard Jung, vice-président de l'association.

(1$ = 0,9542 euros)