PARIS, 30 jan (Reuters) - La leader de l'extrême droite française, Marine Le Pen, a déclaré que la France devrait suivre la ligne dure du président américain Donald Trump envers les pays refusant de recevoir des expulsés, citant sa pression sur la Colombie comme modèle pour les relations de Paris avec l'Algérie.
Les commentaires de Le Pen, que les sondages suggèrent vainqueur de l'élection présidentielle de 2027 en France si elle est candidate, soulignent combien la position plus dure de Trump sur l'immigration pourrait influencer les politiques en Europe. Bien que Trump soit impopulaire en Europe, des années d'immigration ont fait pencher le continent vers la droite, rendant de plus en plus de votants réceptifs à ses opinions autrefois impensables.
En Allemagne, les conservateurs de l'opposition ont obtenu mercredi l'approbation parlementaire d'une proposition non contraignante visant à restreindre drastiquement la migration, avec le soutien de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), brisant un tabou sur la coopération avec l'extrême droite.
La France a également viré à droite. Le ministre de l'Intérieur conservateur Bruno Retailleau, qui a fait de l'immigration et de la violence liée à la drogue ses deux principales préoccupations, a du mal à persuader l'Algérie et le Maroc de recevoir davantage d'expulsés de France.
Lors d'une interview télévisée diffusée mercredi soir, Le Pen a déclaré que la France devrait adopter une attitude plus agressive envers l'ancienne colonie qu'est l'Algérie, en adoptant la stratégie de Trump avec la Colombie.
Trump a menacé d'imposer des tarifs douaniers et des sanctions écrasantes à la Colombie si cette dernière ne recevait pas d'expulsés, évitant ainsi une guerre commerciale.
Je ferais exactement ce que Donald Trump a fait avec la Colombie, a déclaré Le Pen, ajoutant qu'elle bloquerait tous les transferts d'argent vers l'Algérie et suspendrait les visas des Algériens et de leurs dirigeants politiques si ce pays refusait de coopérer.
Il y a des mesures de rétorsion qui sont tout à fait naturelles", a-t-elle ajouté. "Pourquoi montrons-nous une telle faiblesse envers des pays qui nous crachent dessus matin, midi et soir ?
Le Pen a déclaré avoir été impressionnée par les premiers jours de Trump à la présidence.
Il a pris des engagements et, dès les premiers jours, il est venu dire au peuple américain : 'Vous m'avez élu pour faire cela, je vais le faire'", a-t-elle déclaré. "Cela faisait longtemps que nous n'avions pas ressenti cela en France.
En revanche, Le Pen a critiqué Retailleau en disant qu'il parle, parle, parle, mais quand passe-t-il à l'action ?... J'aimerais que M. Retailleau fasse beaucoup plus qu'il ne le fait.
Le 31 mars, les juges décideront si Le Pen doit être interdite de fonction publique pendant cinq ans pour des accusations de corruption, une décision qui pourrait bouleverser la politique française.